À propos de cette édition

Éditeur
L'instant même
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Maisons pour touristes
Pagination
35-40
Lieu
Québec
Année de parution
1988
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Le narrateur vit seul avec sa mère à proximité d’une voie ferrée. Une nuit, il est réveillé par un train d’un autre âge, sans éclairage et désert. Il monte à bord, fait un court trajet et rentre à pied chez lui. Quand le train s’arrête de nouveau derrière la maison la nuit suivante, sa valise est prête.

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Commentaires

Il y a quelque chose de touchant dans cette nouvelle simple évoquant le temps qui fuit placidement. Le train, ici, n’est pas seulement un mode de transport pour se déplacer dans l’espace. Il marque aussi le passage d’une époque à une autre. D’abord, par la transformation des locomotives, du charbon au diesel, c’est toute une tranche de vie qui est suggérée.

Mais surtout, ce train noir qui attend le narrateur dans la nuit le convie à tourner une page de sa vie personnelle. Le père est mort d’un cancer, les autres enfants se sont mariés et ont quitté un à un la maison familiale. Le narrateur, lui, est resté avec sa mère. Le train représente peut-être la dernière chance qui s’offre à lui de faire sa vie. C’est pourquoi la mère ne l’a pas entendu la veille du départ définitif de son fils. Il est trop tard pour elle, sa vie est derrière elle. Émouvante, cette façon de s’arracher de l’univers familial, de couper le cordon ombilical. Le fils part sans avertir sa mère. Oui, l’homme québécois n’a pas encore appris à apprivoiser la parole, à établir une communication franche.

Contrairement au convoi ferroviaire des « Voyageurs blancs » d’Aude, le train de Bergeron constitue une promesse de vie, une invitation à l’aventure et à l’inconnu. « Parmi d’autres » exploite à merveille les sensations, les odeurs, les souvenirs de l’enfance associés au monde des trains dont le symbolisme est beaucoup plus fort et riche que celui de l’avion ou de l’automobile. Je ne me souviens pas d’avoir lu une histoire de train qui soit mauvaise ou inintéressante. Qu’on pense aux fictions de Marc Sévigny, Esther Rochon, Aude… [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1988, Le Passeur, p. 28-29.