À propos de cette édition

Éditeur
Quebecor
Genre
Science-fiction
Longueur
Novella
Format
Livre
Pagination
125
Lieu
Outremont
Année de parution
1995

Résumé/Sommaire

Le Saguenar est un pays indépendant coupé du monde par un brouillard opaque et violet, haut comme une muraille. Le narrateur, un préadolescent curieux à l’esprit aventurier, désire ardemment savoir ce que cache cette frontière brumeuse. Il embrigade ses camarades dans la planification d’une fugue élaborée vers l’inconnu. Coup de théâtre : derrière, il n’y a rien. Il ne s’agit en fait que d’une vaste fumisterie organisée afin d’en faire un rite de passage, la témérité nécessaire à une telle entreprise étant ici célébrée.

Le narrateur se voit alors décerner une bourse afin de voyager dans le pays voisin – le Québécar. Or, à peine est-il arrivé qu’un événement extraordinaire a lieu : sur le Cinlaurar, trois gigantesques boules orangées, manifestement des vaisseaux spatiaux, apparaissent à l’embouchure du fleuve. Le narrateur se fait alors journaliste, décrivant les événements entourant le premier contact à mesure qu’ils se déroulent. Bien malgré lui, son implication ira beaucoup plus loin, alors qu’il se liera d’amitié avec l’une des extraterrestres.

Première parution

Partir ? – 1990

Commentaires

Si ce court roman (longue novella ?) débute comme un récit du passage à l’âge adulte, il le transcende singulièrement. Le lecteur est projeté dans un futur quelque peu indéterminé, le seul indice de temporalité indiquant que la narration est postérieure à l’an 2090. D’ailleurs, afin d’ajouter une touche d’exotisme et de distanciation temporelle, Claude Jasmin s’est employé à changer tous les noms propres, autant toponymiques que personnels, indépendamment du genre, en leur juxtaposant invariablement le suffixe « ar », procédé qui, loin d’agacer, fait plutôt sourire le lecteur et donne lieu à quelques savoureux jeux de langage.

 

Si le ton de la première partie est celui du récit d’aventures, voire celui du récit de voyage, l’introduction des boules orange fait basculer le récit dans ce qui s’apparente au relevé journalistique, à la chronologie des événements qui, si elle traîne quelque peu en longueur, construit tout de même un crescendo équivoque menant ultimement au premier contact avec les êtres des sphères et à la connaissance de leurs desseins – soit coloniser, de manière pacifique, notre planète, leur monde d’origine, inhospitalier, étant voué à la ruine.

 

L’auteur de La Corde au cou et du téléroman La Petite Patrie nous livre ici un roman dont les rebondissements et l’emploi stylistique de phrases simples, toutes en staccato – ce qui est fort réussi –, permettent aisément d’oublier le temps mort suivant la déception causée par la mystification concernant l’intrigue d’origine, à savoir l’inconnu au-delà de la brume violacée. L’ensemble est surprenant et d’une lecture agréable, ne serait-ce que d’un point de vue formel. [MRG]

  • Source : L'ASFFQ 1995, Alire, p. 107-108.

Références

  • Meynard, Yves, Lurelu, vol. 18, n˚ 2, p. 21.