À propos de cette édition

Éditeur
Brousseau et frères
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Les Soirées canadiennes, vol. III
Pagination
113-118
Lieu
Québec
Année de parution
1863

Résumé/Sommaire

En voyage dans la région de Trois-Pistoles, le narrateur se fait raconter l’histoire du Père Ambroise, missionnaire dans le bas du fleuve au XVIIIe siècle. Ce dernier, à la demande pressante du seigneur Rioux, avait consenti à ce qu’on fasse son portrait, une huile où il trouve qu’il a l’air d’un noyé. Puis devant partir, il veut qu’on lui donne un gobelet de fer-blanc car il a perdu le sien, mais le seigneur Rioux insiste pour qu’il accepte un gobelet d’argent à la place. Le Père Ambroise refuse, mais devant l’insistance du seigneur, il accepte « à la condition de […] le rendre ». Peu de temps après, le Père se noie, mais le lendemain le gobelet d’argent se trouve miraculeusement de retour dans la maison du seigneur. Depuis, « on le conserve comme une relique ».

Commentaires

Joseph-Charles Taché, on le sait, appartient à ce qu’on est convenu d’appeler l’école patriotique de Québec, dont un des buts consistait à sauver les vieilles histoires avant que le peuple ne les ait oubliées. Il semble recueillir ici une de ces histoires du patrimoine historique (le Père Ambroise a bel et bien existé) et imaginaire.

Le récit a des liens thématiques avec « Le Débiteur fidèle » de Louis-Auguste Olivier en ce sens où, dans les deux textes, un homme fait la promesse de remettre ce qu’il emprunte (de l’argent chez Olivier) et, dans les deux cas, la remise se fait par-delà la mort, grâce à une apparition chez Olivier, par un pur miracle chez Taché. Dans les deux, on peut rattacher le texte au genre de la légende, mais dans celui de Taché, il pencherait presque du côté de La Légende dorée, acclimatée à la canadienne, car le miracle est le fait d’un prêtre, dont on garde une relique (il a touché au gobelet magique).

Nous aurions aussi une variante de ce que le merveilleux chrétien devient à l’époque de l’Union, alors que l’on cherche à magnifier les Canadiens de l’ancien temps et le travail des missionnaires. [MLo]

  • Source : Le XIXe siècle fantastique en Amérique française, Alire, p. 194-195.