À propos de cette édition

Éditeur
C't'un fait, Jim !
Genre
Fantasy
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Épitaphe 4, tome 2
Pagination
6-18
Lieu
Longueuil
Année de parution
1998
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Bien qu’elle n’ait pas la permission de la Reine, Anne Laflamme s’aventure régulièrement en Faerie car elle cherche à savoir pourquoi son frère est mort au retour d’une semblable expédition. La quête d’Anne sera infructueuse mais elle recevra du Roi Elfe une permission officielle (d’entrer dans le pays magique) qu’elle devra remettre à son fils Simon, âgé de cinq ans.

Commentaires

Sans doute n’est-ce pas avec ce genre de texte que Julie Martel va renouveler la fantasy, mais quelle importance ? Si je me fie à ce que j’ai lu d’elle jusqu’à présent, la force de cette auteure ne réside pas tant dans une originalité exceptionnelle que dans le fait qu’elle utilise avec intelligence et de façon satisfaisante les éléments récurrents du fantastique épique. L’amateur du genre n’en demande pas plus.

Cette sympathique nouvelle, dont le sous-titre est « un court hommage à Tolkien », a été publiée dans le fanzine Épitaphe à l’occasion d’un numéro consacré au père de la fantasy moderne. Effectivement, Julie Martel reproduit avec un certain bonheur l’atmosphère un peu naïve et résolument optimiste des quelques nouvelles que nous a laissées le créateur de Bilbo, en plus de nous renvoyer à son essai sur les contes de fées dans lequel Tolkien parle de Faerie comme s’il s’agissait d’un endroit réel, sans pour autant utiliser un seul des personnages ou lieux imaginés par le célèbre écrivain.

Évitant le pastiche ou l’imitation pure, Julie Martel rend ainsi le meilleur hommage possible à un ancêtre vénéré, c’est-à-dire qu’elle évoque l’esprit de son œuvre plutôt que d’essayer de la cloner (clowner) sous prétexte d’admiration. Le ton de foi en l’avenir qu’adopte l’auteure sans pour autant nier le drame présent (symbolisé par la mort du frère de l’héroïne) tranche agréablement avec le pessimisme général qui sévit actuellement, point de vue adopté surtout par des écrivains de sexe masculin.

Évidemment, malgré tout le bien que je pense de cette nouvelle, il demeure cependant que Julie Martel n’est pas Tolkien et c’est là que se trouve la limite de cet exercice littéraire. [DJ]

  • Source : L'ASFFQ 1998, Alire, p. 111.