À propos de cette édition

Langue
Français
Éditeur
imagine…
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
imagine… 46
Pagination
105-120
Lieu
Montréal
Année de parution
1989
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Durant une épidémie qui risque d’hypothéquer la vie des enfants nés de mères atteintes, le puissant Auguste Brinberg projette de créer des fermes d’« organoculture », c’est-à-dire des centres où l’on cultiverait les organes humains. Son projet ayant été frappé d’interdit, Brinberg aurait-il trouvé un échappatoire ? « La Petite », élevée par Tante Aline, ne serait-elle qu’un « cobaye », rien d’autre qu’une réserve de futurs greffons humains ? L’ir­ruption de ces hommes qui veulent l’arracher à sa mère adoptive semble bien l’indiquer.

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Commentaires

Tirée du imagine… spécial Sciences et technologies, cette nouvelle de Francine Pelletier laisse le lecteur sur sa faim. Une faim gargantuesque, parce que ce texte est bon, très bon. Mais incomplet, vous l’aurez compris.

Il y a là-dedans les germes d’une œuvre riche et originale qui serait extrêmement pertinente en cette période de fécondation in vitro où les mères-porteuses ne sont déjà plus une vue de l’esprit. Ça pourrait même donner un roman à intrigue, puisque le climat de complot, de fuite et de poursuite est déjà installé. Et il n’y aurait pas que ça, bien sûr. Francine Pelletier sait inventer des personnages qui génèrent des émotions chez le lecteur. Quel beau choc lorsqu’on apprend que l’interlocutrice d’Albert Ferrier n’est pas sa femme tant aimée, mais l’hologramme de celle-ci, car celle-ci est morte !

L’écriture de Francine Pelletier, toujours remarquable quand elle ne s’adresse pas aux jeunes lecteurs, est très simple ici et empreinte de calme. Ses dialogues sonnent merveilleusement juste. Comme souvent dans ses histoires, les hommes sont loin d’y tenir le beau rôle (Julien, mari de la fidèle Margot, semble assez "épais" – les messieurs en limousine repré­sentent l’autorité occulte et la crasse – Albert Ferrier se morfond dans la nostalgie). Les héros sont en fait des héroïnes : la Petite, Tante Aline, Margot.

De même qu’elle met souvent en scène des enfants, ce n’est pas la pre­mière fois que Francine Pelletier touche aux thèmes de la biotechnologie, des manipulations génétiques et de la fécondation artificielle. Mais on se sent davantage concerné par « La Petite » que dans la plupart de ses autres récits, plus futuristes et se déroulant loin de notre planète.

Francine Pelletier a dorénavant le devoir absolu, je dis bien absolu, de compléter son texte pour en faire la novella ou le roman qu’il mérite de devenir. Si telle n’était pas son intention en l’écrivant, alors je comprends mal qu’imagine… l’ait publié tel quel. Je dis ça surtout pour mettre de la pression sur l’auteure. C’est visible ? [DC]

  • Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 158-159.