À propos de cette édition

Éditeur
Boréal
Titre et numéro de la série
Le Peuple fantôme - 1
Titre et numéro de la collection
Junior - 44
Genre
Fantastique
Longueur
Roman
Format
Livre
Pagination
201
Lieu
Montréal
Année de parution
1996
ISBN
9782890527409
Support
Papier
Illustration

Résumé/Sommaire

Dix élèves d’une école francophone de Calgary, accompagnés par leur professeur, partent en voyage en Islande. Pendant une excursion sur les flancs du Sneffels, un volcan éteint dans l’ouest de l’île, un glissement de terrain les emprisonne dans des cavernes obscures. Florian, l’un des élèves, se réveille, seul dans le noir, surpris d’avoir survécu à l’effondrement. Bien vite, il retrouve ses compagnons, puis son professeur, qui s’est foulé une cheville en tombant.

En explorant le réseau de cavernes souterraines dans l’espoir de trouver une sortie, Florian et ses amis réalisent qu’ils n’y sont pas seuls : d’étranges créatures filiformes, humanoïdes mais se déplaçant comme des araignées, apparaissent dans les ténèbres… Si les élèves pensent, au départ, qu’il ne s’agit que du fruit de leur imagination, il devient évident que ces créatures existent bel et bien. Mais le doute persiste sur les motivations de ces habitants des profondeurs. Les entités troglodytes se rassemblent, poussent les écoliers dans un coin de la caverne, où Florian découvre un passage sous l’eau, menant à l’extérieur. Bien vite, une équipe de sauvetage les repère et les amène à l’hôpital. Les jeunes et le professeur décident de ne pas parler des créatures qu’ils ont découvertes sous la terre, de peur qu’on perturbe leur habitat naturel, ce qui pourrait mener à leur extinction.

Commentaires

Le Peuple fantôme est un très bon roman fantastique pour jeunes. L’emplacement du récit permet une atmosphère glauque, oppressante, et quelques passages réussis sur la solitude et la désorientation. La progression de la dimension fantastique est excellente : d’abord, l’existence du peuple fantôme n’est que suggérée, présentée comme un simple rêve par le récit. Ce n’est que progressivement, après plusieurs allusions et récits indirects, que le lecteur peut se construire une image des créatures. Le récit laisse toujours planer un certain doute sur les intentions réelles des créatures, qui semblent, au final, bienveillantes, sans que ce ne soit jamais tout à fait confirmé.

Le récit commence très fort : après une courte introduction prenant la forme de coupure de journal, on est immédiatement plongé dans les ténèbres avec Florian, alors qu’il se réveille, seul, tout de suite après l’éboulement. Au fil du roman, on apprend à connaître cet élève, sur qui la narration est focalisée. Malheureusement, ce ne sera pas le cas du reste des personnages (les neuf autres écoliers ainsi que leur professeur) : le livre est tout simplement trop court pour cela. En fait, on peut se demander ce qui justifie le fait d’introduire un si grand nombre de personnages. La narration est beaucoup plus fluide et intéressante dans les scènes où ils ne sont que deux ou trois, alors qu’elle a tendance à s’embourber quand il y en a davantage.

L’auteur a une très bonne et belle plume, qu’il a manifestement adaptée pour son jeune lectorat. Dans l’ensemble, c’est très réussi, mais on trouve tout de même quelques passages où le résultat n’est pas tout à fait heureux. Par exemple : « Je sens quelque chose couler sur mes joues. Ce sont mes larmes. La seule chose qui bouge dans ce tombeau qui est le mien. Les larmes qui coulent sur mes joues. » (p. 17).

Le roman comporte aussi quelques clins d’œil à Voyage au centre de la Terre, qui, malheureusement, n’apportent pas grand-chose de plus au récit. Même si le parallèle entre les deux œuvres est tout à fait justifié et naturel, les références intertextuelles semblent plutôt forcées et superflues.

Au final, Le Peuple fantôme est un excellent roman fantastique pour la jeunesse, bien construit et bien écrit, mais qui aurait peut-être gagné à se faire amputer de la moitié de ses personnages, pour donner à chacun un peu plus de développement et de profondeur. [GV]

  • Source : L'ASFFQ 1996, Alire, p. 55-57.

Références

  • Cadot, Richard, Lurelu, vol. 19, n˚ 2, p. 17.
  • Desroches, Gisèle, Le Devoir, 16/17-03-1996, p. D 8.