À propos de cette édition

Éditeur
Le Griffon d'argile
Genre
Fantasy
Longueur
Novella
Format
Livre
Pagination
98
Lieu
Sainte-Foy
Année de parution
1986
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Membru est un commissaire de police assez spécial. Il habite un vieux saule et aime bien espionner en se cachant derrière le papier peint d’un mur, laissant dépasser sa pipe. En fait, il a le pouvoir de se dissoudre dans le bois et il ne se prive jamais d’entrer en osmose avec ses amis les arbres afin de les explorer. Mais un matin, après une journée à se soûler de nature, il se réveille avec des pieds d’arbre…

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Commentaires

La Pipe dans le mur est un petit récit sans prétention où l’écriture, bien maîtrisée, foisonne d’images généralement bien réussies. De plus, l’humour parsème finement cette centaine de pages, ce qui ne gâche rien.

L’histoire, qui se présente d’abord sous de faux airs de policier, bifurque rapidement vers la pastorale fantastique. Deschênes est un amant de la nature, cela se voit de par le choix de son intrigue et le lyrisme de ses descriptions de la nature. Mais en fait, Jean-Claude Deschênes nous entraîne dans un monde merveilleux où les relations entre les êtres de tous les règnes sont en parfaite harmonie. Et surtout l’Homme, symbolisé par Membru, qui peut prendre la substance d’un arbre, la voix d’un oiseau et l’essence du temps. Mais si la démonstration est claire dans la première partie du livre, il faut pourtant aller plus loin pour ajouter un autre élément à la thèse.

Et voilà que notre commissaire aux pieds-racines, grâce aux bons soins de ses amis arbres et oiseaux, se découvrira le don de gambader dans les cieux. Mais, s’empresse d’ajouter Deschênes, tous les humains ne sont pas comme Membru, et n’erre pas impunément dans les cieux qui veut. Membru se fait abattre par des chasseurs qui ramèneront leur drôle de prise au commissariat où Membru subira sa dernière métamorphose triomphale : ce n’est plus un vulgaire tronc d’arbre à forme humaine que l’agent de police et le coroner retrouveront dans le cachot le lendemain matin, mais une forêt de racines et de fleurs qui s’étend, s’étend…

Ce conte merveilleux, comme tous les contes merveilleux, a sa morale, et elle apparaît dans l’épilogue. On y apprendra que l’agent et le coroner ont disparu dans la forêt en folâtrant avec une corneille et que des chasseurs ont vu bondir d’étranges choses au-dessus des montagnes… La boucle est bouclée, le mouvement irréversible suggéré.

Le message est clair ! [JPw]

  • Source : L'ASFFQ 1986, Le Passeur, p. 64-65.

Références

  • Ruelland, Jacques-G., Le Devoir, 02-05-1987, p. D-7.