À propos de cette édition

Éditeur
L'A Venir
Titre et numéro de la série
L'Œil de Dieu - 8
Genre
Science-fiction
Sous-genre
Univers parallèle
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Temps Tôt 46
Pagination
7-16
Lieu
Bromptonville
Année de parution
1997
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Sur une île de la mer Égée, au temps de la Grèce antique, Bohémond et Mahani, toujours à la poursuite de Kerberos, celui qui a usurpé l’Œil de Dieu, rencontrent un étrange prophète, Kurios, qui se dit garant des choses divines. Grâce à un globe magique, Mahani tente de conjurer l’Ennemi en trouvant le Nombre ineffable permettant de jouer, sur la lyre, la mélodie qui est la clé du retour de l’unité cosmique et de la chute de Kerberos…

Commentaires

Voici certainement l’épisode le plus surprenant du roman multi-auteurs présenté dans la revue Temps Tôt, ne serait-ce que par le ton et l’écriture de Vaillancourt, qui marquent une rupture complète avec ce qui précède.

On connaît le goût de l’auteur pour la phrase alambiquée et le mot rare. Il ne s’en prive guère dans ce texte, et le résultat devient parfois incompréhensible tant sa jubilation narrative se permet des largesses. Qu’on en juge par cet extrait, certes mitigé, où l’on résume les circonstances ayant éloigné Kurios d’Athènes : « Sa doctrine, que l’on disait impie et pleine de propositions malsonnantes, propre à corrompre la jeunesse, avait été interdite à Athènes ; sa personne fut décrétée : il s’enfuit avec quelques fidèles, en proie aux persécutions, dans cette île de la mer Égée. Brochant sur le tout, une sordide histoire de spoliation : un éphore envieux, après avoir excité la tourbe, s’était emparé des biens du magiste. »

Grâce à – ou malgré ? – son style baroque, contourné et savant, Vaillancourt aurait pu livrer un épisode remarquable, surtout qu’il contourne habilement ce qui devenait la difficulté première du feuilleton, c’est-à-dire les affrontements devenus trop prévisibles entre Bohémond, Mahani, Kerberos et le Chien-Erich.

Hélas, l’auteur a éprouvé des difficultés à équilibrer lyrisme et rythme, dynamisme et intellectualité. L’épisode, qui demeure en dessous des attentes du lecteur, manque donc d’unité. Aux belles images proposées répondent des séquences mal enchaînées… et les obligatoires recherches dans le Grand Robert ! Quant à la synergie qui aurait dû découler de la confrontation contenant/contenu, nous n’en verrons point l’ombre. Et pourtant, il y avait là une bien belle matière avec cette époque mythique de la Crête pré-hellénique, ce philosophe mystérieux aux théories numérologiques fumantes, et la richesse formelle à laquelle nous avait habitué Vaillancourt. [JPw]

  • Source : L'ASFFQ 1997, Alire, p. 180-181.