À propos de cette édition

Éditeur
imagine…
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
imagine… 76
Pagination
85-106
Lieu
Sainte-Foy
Année de parution
1996
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Parvenus à un système solaire au terme d’un long voyage, les habitants du vaisseau spatial le Complexe ont construit un Pont qui permettra à leurs compatriotes de la Terre un déplacement instantané. Alber Frank, un animaticien qui a réalisé une série de films racontant les aventures de Tsunami devenues très populaires dans le Complexe, attend avec une certaine appréhension la rencontre avec les Terriens. Leurs émissaires, des militaires bêtes et armés jusqu’aux dents, sont pressés de prendre le contrôle du Pont. Les conditions qu’ils veulent imposer aux explorateurs après leur retour sur la Terre sont inacceptables. Aussi les anciens Terriens se révoltent et détruisent le Pont. Ils coloniseront eux-mêmes leur planète d’adoption.

Commentaires

C’est une nouvelle tout à fait réussie que « Le Pont », mais pas tant au plan de ses concepts (l’amateur éclairé de science-fiction en a vu d’autres et des meilleurs) qu’au plan des interrogations qu’elle suscite. Il s’agit en fait d’un pastiche de ces histoires dans lesquelles des voyageurs spatiaux reprennent contact avec la Terre longtemps après leur départ. Dans un texte en apparence conventionnel et à l’écriture simple, l’auteur traite de l’influence des films violents sur les jeunes et exprime des doutes sur la capacité de l’humanité du futur d’édifier une société utopique basée sur la science et la technologie.

Philippe Roy pousse l’ironie jusqu’au bout. Il refuse de tomber dans un manichéisme facile qui consisterait à opposer la « bonne humanité » partie explorer les étoiles à la « mauvaise humanité » demeurée sur la Terre. Tsunami le guerrier, personnage créé par Alber Frank et qui est le symbole d’une idéologie de violence et d’agression, représente l’humanité telle qu’elle est devenue sur sa planète d’origine. Cependant, Tsunami a influencé la génération née dans le Complexe.

Bien que le contact avec la Terre soit coupé, tout n’est pas réglé pour autant. Les colons feront-ils mieux ? La conclusion est inquiétante à souhait alors que Frank se demande en pleurant : « Qui sait où nous mènera Tsunami ? » [DJ]

  • Source : L'ASFFQ 1996, Alire, p. 175-176.