À propos de cette édition

Éditeur
L'A Venir
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Temps Tôt 2
Pagination
13-35
Lieu
Bromptonville
Année de parution
1989
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Un jour d’automne, le jeune pianiste Nicolas Comartin emménage au rez-de-chaus­sée d’une maison du faubourg Saint-Imnestre. Un soir, intri­gué par la porte mystérieuse au fond du salon, dont il ne possède pas la clé, il réussit à l’ouvrir, bien étonné de voir qu’elle ne donne pas sur le jardin mais sur une ruelle sombre et délabrée où il sera témoin d’un meurtre. Préférant croire à une hallucination, Comartin tente d’oublier la vision jusqu’au moment où le journal du lendemain en confirme la réalité ! Par le décret de puissances occultes, la porte mystérieuse s’ouvre encore et encore sur le théâtre de divers meurtres commis à travers la ville de Neubourg et, bientôt, Nicolas Comartin se trouve uni par des liens empathiques aux cri­minels qui les commettent…

Première parution

Porte mystérieuse (La) 1979

Autres parutions

Commentaires

On connaît bien le décor des récits fantastiques qui ont valu à Daniel Sernine sa réputation de "Lovecraft québécois" : la ville fictive de Neu­bourg et ses environs. Aussi retrouvera-t-on dans « La Porte mystérieuse » les éléments habituels de ce fantastique passéiste dont certains lecteurs, au nombre desquels il ne faut pas me compter, raffolent. Cette histoire, comme tant d’autres qu’a signées le jeune Sernine, n’est ni originale ni inin­téres­sante ; elle exploite une idée banale de manière banale et, en ce sens, on peut parler d’adéquation entre le sujet et le traitement.

Depuis quelques années, Sernine nous ressert une à une ses "œuvres de jeunesse", en versions "remaniées" – ces remaniements se limitant souvent à quelques adjectifs en moins, quelques virgules déplacées, quelques redites ou précisions inutiles supprimées, etc. On ne note ici qu’un seul change­ment majeur et, à mon sens, tout à fait arbitraire : le déplacement de l’intrigue du XVIIIe ou XIXe siècle vers une époque plus contemporaine, déplace­ment suggéré par la transformation de tous les « réverbères » de la première mouture en « lampadaires » dans la plus récente et la métamorphose d’une berline tirée par des chevaux en automobile. Je ne sais trop pourquoi, mais cette modifi­cation m’a agacé ; le ton grandiloquent de la narration, peut-être, semblait plus compatible avec le décor d’époque qu’avec le nôtre.

Quoi qu’il en soit, Sernine aurait mieux fait de concentrer davantage son attention sur les maladresses de style excusables dans une œuvre de jeunesse mais inadmissibles dans une version "épurée". Par exemple, ce « calme figé, vide comme un néant » (p. 20) ; cette « impression que le pianiste avait reçue » (p. 21) ; ces maisons qui « ne trahissaient aucun délabrement » (p. 32). Venant de Daniel Sernine – professionnel de l’écri­ture, directeur de collec­tion –, de ce même Daniel Sernine qui déplorait la médiocrité des fictions publiées par les fanzines (voir l’entrevue dans CSF 1), de telles lourdeurs et impropriétés surprennent à un point tel qu’il est permis de s’interroger sur la pertinence de la remise en cir­cu­la­tion d’un texte aussi mal torché. Un peu plus de rigueur n’aurait certes pas nui à l’entreprise… [SP]

  • Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 196.