À propos de cette édition

Éditeur
L'A Venir
Genre
Science-fiction
Longueur
Feuilleton
Paru dans
Temps Tôt 22
Pagination
7-23
Lieu
Bromptonville
Année de parution
1993
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Astilanne réussit à libérer à elle seule les prisonniers et s’échappe avec eux dans son suborb, poursuivie par les forces de Nyeto. C’est finalement dans les rues d’Happenstance, dernière des Neuf Villes, qu’elle se fait descendre par une dernière roquette. Quand elle se réveille parmi les débris, Shibano est avec elle. Des fantassins impériaux arrivent pour investiguer le fracas ; l’un d’eux est Toby Eales, l’homme de main de Nyeto. Shibano le blesse, mais est lui-même abattu ensuite par deux autres fantassins impériaux ; Astilanne réussit à s’en tirer une fois de plus. En attendant les médicos, elle examine ses notes et conclut à un possible usage médical pacifique de l’anti-hélium : elle transmet son vote positif à la Commission. On l’invite à monter dans un glisseur sans plaque d’immatriculation – invitation ou piège, elle ne sait, mais elle accepte, en espérant qu’elle aura enfin la chance de devenir elle-même après toutes les identités qu’elle a dû assumer jusque-là pour faire le jeu des uns et des autres.

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Commentaires

Conclusion explosive, comme il se doit, d’un feuilleton qui est maintenant un roman en bonne et due forme publié en France au Fleuve Noir. En relisant l’ensemble des épisodes (et le roman, qui n’apporte que quelques modifications cosmétiques insuffisantes quant à la langue et au style), on peut apprécier les qualités de conteur de Jean-Louis Trudel dans une forme longue, qualités encore rudimentaires dans ce récit un peu cahoteux qui se situe dans le cadre de son histoire future de l’humanité, civilisation galactique, Fédération devenue Empire à la chinoise lui-même décadent, extraterrestres en conflit avec les humains dans leur sphère d’expansion territoriale, etc.

On l’a déjà dit, l’un des sujets de prédilection de Trudel semble être la guerre et, plus généralement, les machinations du pouvoir. C’est bien sûr souvent un prérequis de la science-fiction dans son registre aventures spatiales, et sans doute la raison pour laquelle Trudel a penché de ce côté dans ce feuilleton où il s’est fait les muscles pour se mettre, on le souhaite, en forme romanesque.

La conclusion n’en est qu’à moitié satisfaisante, cependant. Non pas dans la mesure où Shibano se fait éliminer, frustrant ainsi avec à-propos le réflexe happy end conjugal du lecteur, mais dans la mesure où sa mort est somme toute accidentelle et absurde, une péripétie un peu trop désinvolte pour un personnage qui occupait tout le prologue, qu’on a retrouvé dans un rôle important par la suite, et dont l’importance pour Astilanne elle-même a été suggérée à plusieurs reprises.

Une conclusion inconclusive aussi, non pas dans la mesure où Astilanne de nouveau seule s’en va vers son destin dans la nuit tombante – c’est assez en accord avec cette cow-girl solitaire loin de son foyer et soldate perdue en proie à un persistant problème identitaire – mais parce que l’indétermination de ce destin est un peu trop appuyée : si Astilanne est en train de se suicider en montant à bord de ce mystérieux glisseur – puisque rien n’indique s’il s’agit d’un ami ou d’un ennemi –, cela change considérablement la finale et le personnage, par exemple ! Vouloir une fin ouverte, c’est bien, mais il faut quand même se garder des excès de courants d’air…

On attend maintenant avec intérêt le « vrai roman » de Jean-Louis Trudel. [ÉV]

  • Source : L'ASFFQ 1993, Alire, p. 185-186.