À propos de cette édition

Éditeur
L'A Venir
Genre
Science-fiction
Longueur
Feuilleton
Paru dans
Temps Tôt 15
Pagination
19-30
Lieu
Bromptonville
Année de parution
1991
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Lors d’une manifestation de vétérans exigeant la non-utilisation de l’anti-hélium, Shibano est enlevé. Astilanne vient à sa rescousse. Il lui avoue qu’il était l’espion anonyme qui l’a menacée de chantage : il voulait voir sa réaction. Membre d’une association patriotique de Nu-England inquiète des manigances de l’Empire, il lui explique que son organisation aimerait avoir des amis dans les Forces Impériales.

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Commentaires

Ce feuilleton en cours respecte les règles du jeu, y compris en succombant aux défauts des feuilletons : incohérences narratives (on commence en IL avec Shibano, puis c’est résolument Astilanne en Elle qui est le personnage point de vue), éparpillement (le premier épisode se termine sur un suspens qui semble avoir été oublié au second épisode). Les autres structures sont en place : action physique, énigmes, retournements, boîtes dans des boîtes, fausses identités et « voyagements » quasi compulsifs des personnages.

L’aspect science-fiction est par ailleurs bien présent, comme dans tous les textes de l’auteur dont c’est la spécialité – un peu trop présent même, dans la mesure où si les discussions techniques sur l’anti-hélium sont justifiées par l’intrigue, leur longueur ne l’est pas. C’est évidemment une question de proportion : dans le cadre d’un roman de 200 pages, cela gênerait moins ; dans celui d’un feuilleton dont l’ensemble ne constitue sans doute pas encore une nouvelle de 40 pages, c’est plus difficile à avaler.

On peut cependant féliciter l’auteur pour sa tentative de donner une certaine profondeur psychologique à son personnage principal. Astilanne vient d’un autre texte où se trouvent les causes de sa personnalité présente, mais suffisamment d’indications sont données dans le présent texte (quoique malheureusement à un moment peu vraisemblable, et dans un dialogue ad hoc un peu pénible, au tout début, en pleine action).

Mais j’ai quant à moi trouvé le véritable charme de ce texte en devenir dans des à-côtés, apparemment gratuits, mais qui donnent meilleur espoir quant aux possibilités réelles de l’auteur dans le domaine de l’imaginaire et de la fiction : par exemple, cette description de la ville d’Ecdysiam dont les habitants ont l’habitude de crier la vérité sur eux-mêmes dans les rues, si pénible ou dangereuse soit-elle.

Ce passage coïncide avec les ruminations intérieures d’Astilanne, au passé chargé, et l’ensemble en prend du coup un relief et une force tout particuliers. Ce qui n’est pas le cas pour la plupart des autres scènes, très « outilitaires », quoique dans le registre adéquat – aventure, espionnage, technicité ou autres, le tout situé de surcroît dans un cadre space opera d’empires galactiques très classique.

La suite du feuilleton révélera sans doute d’autres éléments intéressants (cette Intelligence Artificielle, par exemple), et même dans le cadre « space-opérant », on remarque des détails amusants, ou révélateurs (cette planète Nu-England, si désinvolte à l’égard des conséquences de ses technologies, par exemple ; ou cet empire Terrien apparemment calqué sur l’empire Chinois…) [ÉV]

  • Source : L'ASFFQ 1991, Le Passeur, p. 171-172.