À propos de cette édition

Éditeur
imagine…
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Décollages
Pagination
8-13
Lieu
Sainte-Foy
Année de parution
1994
Support
Papier
Illustration

Résumé/Sommaire

La planète-jardin Parbos, centre de commerce interstellaire et ressource alimentaire d’une importance capitale, est morte en moins d’une journée. Toute vie y a disparu. Une équipe de Fluxons, espèce hyper intelligente mais avec laquelle la communication est souvent difficile, étudie Parbos dans le but de comprendre les causes de la catastrophe. Leur superviseur, Lumain (dont le nom laisse sous-entendre son origine), n’arrivera pas à les suivre dans les explications de plus en plus absconses de leurs découvertes. Des pylônes de pierre émergent à la surface de Parbos. Les Fluxons sont en extase, mais ce sont bien les seuls ; personne ne peut partager leur compréhension des choses. Lumain, pour sa part, doit abandonner tout espoir de ressusciter Parbos. En même temps et dans une autre réalité – à moins que ce ne soit sur une planète similaire, longtemps avant ou après ? –, la planète Rapt renaît à la vie.

Commentaires

 

Le numéro spécial imagine… « Décollages » s’ouvre sur cette nouvelle, sans doute le texte le plus ambitieux qu’il contient. Harold Côté, qui se trouvait alors à mi-chemin de sa brève mais fulgurante carrière en SFQ, y déploie l’imagination qu’on lui connaît depuis ses premiers textes. Comme dans beaucoup de ses nouvelles, le savoir y est un élément essentiel, mais il est étouffé par la difficulté à le communiquer. Ainsi les Fluxons que l’on ne contredit jamais, non seulement parce qu’ils ont toujours raison, mais surtout parce qu’on est incapable de suivre leurs raisonnements. Ainsi la coupure entre la réalité de la planète Rapt, vue par les yeux d’un réfugié d’un de ses satellites désertiques, et celle de Parbos. Doit-on y voir une image-miroir, un simple contrepoint ironique ? Que sont les « petits dieux » célébrés sur Rapt ? Les pylônes présents sur les deux mondes sont-ils une seule et même chose ? Les Fluxons, eux, le savent probablement, mais le lecteur ne peut pas bâtir de pont pour enjamber ce gouffre conceptuel.

N’oublions pas que le projet du numéro était l’écriture de textes fragmentaires, de très brefs extraits de ce qui pourrait être un long roman (même si ce ne sont pas tous les auteurs qui sont allés dans ce sens). « Pourvoyeurs de paradis » restera énigmatique, brillant mais parfois frustrant, comme tous les textes de son auteur. Une belle réussite sur le thème de l’incommunicabilité – à contraster avec le ratage absolu de Pascal Millet dans le même numéro, comme quoi une revue peut offrir le meilleur comme le pire. [YM]

  • Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 57.