À propos de cette édition

Éditeur
La courte échelle
Titre et numéro de la série
Notdog
Titre et numéro de la collection
Roman jeunesse - 52
Genre
Fantastique
Longueur
Novelette
Format
Livre
Pagination
95
Lieu
Montréal
Année de parution
1995
ISBN
9782890212336
Support
Papier
Illustration

Résumé/Sommaire

Jocelyne, Agnès et John forment un groupe d’amis qu’on surnomme « les inséparables ». Dans leur village des Cantons-de-l’Est, en compagnie de Notdog, le chien jaune et laid de Jocelyne, ils résolvent régulièrement des mystères. Tandis que les jeunes héros s’affairent à répéter une pièce de théâtre dont l’action est située au Moyen Âge, la formule magique d’une potion promettant un voyage dans le temps tombe d’un livre ancien faisant fonction d’accessoire. Curieux, les trois compères rassemblent les ingrédients et avalent la répugnante mixture dont les effets ne se font sentir que le lendemain !

Projetés au Moyen Âge, ils font la connaissance de Renaud. Le jeune homme est malheureux depuis que son père, faussement accusé du vol d’un coffret destiné au roi, est condamné à mort. C’est une enquête pour les inséparables qui n’hésitent pas à se faire passer pour des troubadours afin d’investir le château. L’affaire se complique quand le prince, qui tombe amoureux d’Agnès, l’emmène illico vers les nouveaux appartements qu’il lui destine en attendant de l’épouser. Heureusement, l’enquête progresse et des suspects sont vite identifiés par les autres jeunes qui retrouvent le coffret vide.

Confrontant chacun des voleurs potentiels, ils apprennent que le coffret contenait en fait des épices, précieuses à l’époque. Il ne leur en faut pas plus pour déduire que le coupable n’est autre que celui auprès de qui Notdog éternuait apparemment sans raison. Grâce à une erreur du magicien du château, tout se termine pour le mieux lorsque les jeunes réintègrent leur époque juste au moment où Agnès allait être contrainte à épouser le prince.

Commentaires

Ce huitième tome de la série Notdog propose une histoire légère et cohérente qui met en présence fantastique, mystère et humour. L’intrigue simple et classique s’appuie sur des personnages récurrents sympathiques au lecteur, sur des éléments comiques et sur l’originalité de la résolution de l’enquête davantage que sur l’intensité du suspense. Elle exige de ses protagonistes les qualités habituelles du détective : observation, déduction et un brin d’audace, mais surtout, il semble que l’auteure mise cette fois sur l’attrait de l’époque médiévale.

La manière magique de provoquer le voyage dans le temps fonctionne. Les inséparables sont alors catapultés dans un monde qui s’apparente davantage à celui du conte qu’au Moyen Âge historique. Roi, princes et troubadours s’y rencontrent dans des versions parodiques d’eux-mêmes. La réaction des jeunes Québécois à leur arrivée en sol médiéval est d’ailleurs typique du merveilleux : pas de choc, pas de doutes, ils sont assurément au Moyen Âge et ils en prennent aussitôt leur parti en se préoccupant d’aider la première personne rencontrée. D’ailleurs, pourquoi s’inquiéter et chercher le moyen de rentrer chez soi quand on peut mener une enquête à ses risques et périls ? Ainsi, le principal choc s’avère culturel. Les jeunes découvrent notamment l’âge du mariage et le prix accordé aux épices à cette époque. La fascination du prince pour le sourire d’Agnès, qui porte des broches, constitue une trouvaille amusante. Leur retour les fait enfin douter de la plausibilité de la situation. Ils craignent d’avoir eu des hallucinations à la suite de l’ingurgitation de la potion, mais quelques preuves matérielles achèvent de les convaincre de la réalité de ce voyage.

La narration décrit plutôt platement l’action. S’ajoutent des dialogues familiers dans lesquels les innombrables fautes de français de John sont systématiquement reprises par Jocelyne. Le gag s’épuise, devient lourd. On se lasse d’autant plus de ce ressort comique qu’il revient de tome en tome, mais on peut espérer que les jeux de mots auxquels le procédé donne lieu amusent les jeunes lecteurs. Les pensées de Notdog sont présentées entre guillemets, telles des répliques dialoguées. Bien que connues par ce moyen du lecteur, elles sont aussi devinées par les personnages qui décodent les mimiques du chien.

Les illustrations méritent un bon et un mauvais point. En effet, bien qu’il soit mentionné à maintes reprises que l’histoire se déroule au Moyen Âge, les costumes évoquent assurément la Renaissance. Navrant ! Certes, le contexte est plus merveilleux qu’historique, mais les libertés doivent être prises avec discernement, à plus forte raison dans un ouvrage où des éléments culturels ont l’occasion d’être intégrés de manière ludique. N’empêche que la couverture aux couleurs de neige et de grise nuit fait frissonner, tandis que la facture échevelée des illustrations intérieures, en noir et blanc, est accrocheuse. Composées de traits hachurés, elles rappellent un peu des gravures d’époque auxquelles on aurait ajouté une touche comique.

Typique produit de la littérature jeunesse des années 1990, cette nouvelle aventure de Notdog et compagnie vise les 9 à 11 ans qui se reconnaîtront dans le langage, l’humour et l’amitié partagée par les héros. [SD]

  • Source : L'ASFFQ 1995, Alire, p. 70-72.

Références

  • Meynard, Yves, Lurelu, vol. 18, n˚ 2, p. 18.