À propos de cette édition

Éditeur
imagine…
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
imagine… 75
Pagination
69-90
Lieu
Sainte-Foy
Année de parution
1996
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Un homme, vaguement écœuré par la société, décide de faire vœu de silence et de s’exiler dans un désert. Il repère une petite grotte près d’une source d’eau et s’y cache. Il est bien vite rejoint par plusieurs personnages, dont une voyageuse temporelle en provenance du futur (qui doit consommer de la drogue pour rester dans le passé, et qui retourne à son époque lorsqu’elle manque de poudre) ainsi qu’un jeune homme, qui déclare être son premier disciple. Il est suivi par plusieurs autres, qui organisent une rébellion en utilisant l’ermite comme chef spirituel. Ce dernier, dépassé par les événements, prend la tête du nouveau gouvernement, seulement pour être assassiné par ceux qui l’ont placé au pouvoir.

Commentaires

Cette nouvelle de Michel Bélil, malgré une plume compétente, souffre d’un profond manque de cohésion, les parties qui la composent étant pratiquement indépendantes les unes des autres. Même si on sent une certaine progression temporelle au cours du texte, il n’y a pas d’évolution logique : l’épisode de la voyageuse temporelle n’a aucune incidence sur la rébellion que fomentent les jeunes disciples, par exemple.

En fait, le narrateur ne joue qu’un rôle d’observateur au long du texte. Des événements se produisent autour de lui et il se contente de les subir, par paresse ou par lâcheté. Le résultat est un récit plutôt contemplatif, et donne une impression d’inéluctabilité quand le sort tragique du protagoniste devient évident.

De plus, au final, on en apprend très peu sur la société dans laquelle se déroule l’histoire. C’est plutôt gênant, puisque toute la fin de la nouvelle est consacrée au coup d’État qui marque l’accession du narrateur au pouvoir. En fait, on sent bien que tout cela est accessoire, et que l’auteur désire surtout souligner l’ironie de la situation (le personnage de l’ermite s’isole de la société, seulement pour devenir le symbole d’un nouvel ordre social, aussi corrompu que le précédent). Mais tout de même, le texte n’explore que la surface des concepts SF présentés, sans vraiment en exploiter le potentiel littéraire. [GV]

  • Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 22.