À propos de cette édition

Langue
Français
Éditeur
Humanitas
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Humanitas 8
Pagination
46-49
Lieu
Montréal
Année de parution
1984
Support
Fac-similé

Résumé/Sommaire

Un homme se trouve au fond d'un puits depuis fort longtemps, tombé là par accident. Par le cercle qui se découpe sur le ciel au-dessus de sa tête, il voit les jours et les nuits se succéder. Unique distraction : un inconnu vient parfois lui annoncer qu'on va le sortir de là, mais la promesse n'est jamais tenue.

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Commentaires

Je l'avoue d'entrée de jeu : j'ignore où l'auteur de ce texte a voulu en venir. Vue sous l'angle littéraire, la situation de son narrateur-protagoniste est certainement intéressante. Mais, dans sa façon de la traiter, on dirait que N. Rajic balance constamment entre la farce et le sérieux. En outre, les digressions sont si envahissantes qu'on se demande encore si l'auteur n'hésiterait pas aussi entre littérature et philosophie. Le narrateur (-auteur ?) semble être conscient de ces oscillations, soulignant lui-même avec humour son usage un brin abusif des envolées verbales. Et la philosophie sécrétée par le robinson souterrain en est une tellement pontifiante qu'on ne sait plus à quel degré il faut la lire.

Texte déroutant donc, mais peut-être davantage par ses défauts que par ses qualités. L'image proprement fantastique d'un homme perdu au fond d'un puits suggère la solitude profonde (c'est le cas de le dire). Ce puits symbolise-t-il la monotonie de l'existence ? La vie qui est un long tunnel avec une faible lumière au bout ? Je ne sais.

La nouvelle de Rajic n'est pas insignifiante, elle me paraît tout simplement hésitante. [DC]


Par la thématique, et un peu par le ton, cette nouvelle de Negovan Rajic fait songer à du Borgès, Toutefois elle n'atteint pas, ni n'approche, la sobre élégance et le poli de la prose borgesienne. Cela dit, l'écriture est de qualité, et quelques maladresses de langue, heureusement rares, ne parviennent pas à la gâcher.

L'auteur réchéchit sur la vérité, la duplicité et le mensonge. Sur l'espoir, le désespoir et le rêve. Plus précisément, et dès le premier degré, il parle de l'espoir de l'écrivain (citant là-dessus une phrase de Camus). Le fantastique reste ici difficile à cerner, comme parfois chez Borgès. Le puits est davantage une allégorie qu'un conte ; comme tel, il se prête mal à une discussion brève de son propos. La réclamerait-il, du reste, que je ne serais pas tenté de l'amorcer : ce texte, qui se lit agréablement, ne m'inspire toutefois pas d'autre commentaire et ne me laissera pas de souvenir impérissable. [DS]

  • Source : L'ASFFQ 1985, Le Passeur, p. 225-226.