À propos de cette édition

Éditeur
Horrifique
Genre
Fantastique
Longueur
Novelette
Paru dans
Horrifique 5
Pagination
7-31
Lieu
Jonquière
Année de parution
1993
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Dans la ville de Downing, Matthew Primeau est un clochard dont le seul plaisir dans la vie est l’achat occasionnel d’une bouteille de vin supérieur à la moyenne. Toutefois, en ce début de juillet, le cimetière où il se réfugie commence à être le centre d’événements troublants. Un mystérieux tueur enlève la vie à des greffés de fraîche date avant de prélever l’organe qui vient de leur être donné. Il s’agit du Grand Exilé, être surnaturel qui a été tué par un Chasseur et qui doit récupérer les organes arrachés à sa dépouille afin de ressusciter. Quelques jours après le premier meurtre, le Grand Exilé parvient à réunir l’énergie nécessaire pour s’emparer d’un nouveau domaine : le corps de Matthew Primeau.

Commentaires

L’horreur est un genre difficile à critiquer. Plus que tout autre, il doit emporter l’adhésion du lecteur. Si un texte suscite le frisson, il peut être considéré comme réussi. Sinon, quelle que soit la qualité de l’écriture, l’auteur aura raté son coup.

Or, Claude Bolduc ne se repose pas sur son écriture pour rendre son histoire efficace. Dans ce texte, la concordance des temps n’est pas toujours au rendez-vous et les phrases bâties de travers ne manquent pas. Toutefois, l’auteur sait comment faire vivre ses personnages. Matthew le clochard est sympathique, si ce n’est qu’en raison de son extrême dénuement et de son absence d’animosité envers autrui. Les personnages secondaires, comme l’inspecteur Kelly, le docteur King et Anthony, le transplanté du cœur, ont beau ne pas être très originaux, ils sont vivants et bien typés. Même l’entité démoniaque qu’est le Grand Exilé a une personnalité.

Or, le sort réservé par le Grand Exilé à Matthew a de quoi faire frémir, alors que la boucherie en série des victimes auxquelles le Grand Exilé reprenait ses organes n’émeut pas. C’est ce frisson d’horreur métaphysique qui permet de conclure au succès de cette nouvelle. D’ailleurs, l’idée du Grand Exilé dont le pouvoir dépend de l’intégrité de son corps témoigne d’un louable effort de mise en place d’un univers plus riche que le cadre habituel des histoires de vampires et autres revenants, désormais devenus par trop anodins. Il s’agit donc d’une nouvelle un peu au-dessus de la moyenne des textes parus dans Horrifique. [JLT]

  • Source : L'ASFFQ 1993, Alire, p. 28-29.