À propos de cette édition

Éditeur
CSF
Genre
Fantastique
Longueur
Courte nouvelle
Paru dans
CSF 5/6
Pagination
6-7
Lieu
Brigham
Année de parution
1989
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Chaque soir depuis sept ans, Rolande et Henri jouent au oui-ja. Le jeu se déroule suivant un ordre immuable : la femme pose une question, puis une petite planchette de bois glisse sur ses patins et pointe la réponse, constituée de « lettres, de chiffres et de mots simples ». Grâce au jeu, les deux vieil­lards s’assurent que leur amour est réciproque et s’interrogent l’un l’autre sur toutes sortes de sujets. Mais Rolande oublie parfois qu’il y a certaines questions qu’il vaut mieux ne pas poser…

Commentaires

Si cette nouvelle ne compte pas parmi les meilleurs textes de Jean Pettigrew, elle est toutefois d’une facture tout à fait honnête. Le récit est bien mené ; le sujet est serré de près, sans digression inutile. Jamais le personnage masculin ne présente un comportement incompatible avec son état de trépassé – et la tâche n’est pas aussi facile à réussir qu’on pourrait le croire.

En revanche, on voit venir la fin de très loin : l’issue confirme les soupçons du lecteur bien plus qu’elle ne surprend. Cela tient peut-être au fait que la vieille dame est trop ostensiblement focalisatrice, c’est-à-dire que l’on sent un peu trop que les choses et les êtres sont vus à travers sa conscience, et que le mari ne joue qu’un rôle de figurant. Je sais qu’il peut paraître inconvenant de reprocher à un mort de ne pas se montrer très vivant, mais le récit m’y oblige…

Règle générale, les œuvres fantastiques présentent une action qui se produit exceptionnellement. « La Question » se distingue en ceci que le phé­nomène qu’elle met en relief se produit quotidiennement depuis sept ans. Il s’agit donc d’un récit itératif, c’est-à-dire un récit qui décrit une fois un événement qui s’est produit plusieurs fois. Aussi ce texte pose-t-il un problème de crédibilité : il est difficile de croire que Rolande ne s’habitue pas à se faire rappeler la mort de son mari, non seulement parce qu’elle a Henri sous les yeux, mais surtout parce que la planchette le lui remémore régulièrement. [LM]

  • Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 166-167.