À propos de cette édition

Éditeur
Le Préambule
Titre et numéro de la collection
Chroniques du futur - 9
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Aurores boréales 2
Pagination
179-205
Lieu
Longueuil
Année de parution
1985
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Ganymède. Madox Mines. Les ouvriers, volontairement drogués au non stop, sont de véritables robots humains travaillant souvent vingt heures par jour. Pendant que leurs mains s'agitent, leur cerveau a besoin de stimulations. C'est ici qu'interviennent les émissions de la télaz présentées en plein atelier. De passage à Madox Mines, Élodie Martine, l'animatrice adulée, est séquestrée dans la cabine de transmission par un travailleur rebelle appelé Toby Arden. L'esprit de Toby est obnubilé par les feuilletons de la télaz, en particulier Les gens de Copernic et son héros Stuart Ross. En séquestrant l'animatrice, Toby veut sauver Stuart de sa pénible situation (fictive) et il croit qu'Élodie peut l'aider dans ce projet. La direction envoie comme négociateur Stanley Robin, l'acteur qui incarne Stuart. Confondant alors comédien et personnage, Toby s'en remettra entre les mains de son héros qui le trahira.

Commentaires

La thématique de Jean-Pierre April commencerait-elle à rayonner sur les autres auteurs québécois de science-fiction ? Les idées centrales du texte de Francine Pelletier, du moins, pourraient tout aussi bien avoir été exploitées par l'auteur de « Télétotalité ». Les styles d'écriture ne se ressemblent pas, celui de Pelletier étant marqué par la simplicité du vocabulaire et, jusqu'à un certain point, de la construction. Comme April dans de nombreux textes toutefois, F. Pelletier nous présente ici un microcosme où l'influence de la télévision sur l'esprit humain amène les gens à confondre fiction et réalité. Si la drogue non stop sert de stimulant pour le corps, elle joue aussi le rôle d'un catalyseur dans ce processus de la perte de soi. Piètre rebelle, Toby Arden est en réalité une pitoyable victime. Aussi, Élodie Martine éprouve à son égard plus de sympathie que de crainte et Stuart-Stanley, le héros de pacotille, s'avère le complice d'un système de production totalement aliénant. Cette nouvelle conduit donc à d'importantes réflexions sur les effets de la fiction télévisuelle sur le comportement des spectateurs.

L'intérêt de l'histoire est soutenu. Cependant, je regrette que le texte ne soit pas plus long, que les idées ne soient pas exploitées plus en profondeur. Par exemple, comment se comportera dorénavant Élodie Martine dans l'exercice de sa profession ? La chute nous montre un basculement de récit dont le sens, à cet égard, n'est pas clair.  [DC]

  • Source : L'ASFFQ 1985, Le Passeur, p. 92-93.