À propos de cette édition

Éditeur
Médiaspaul
Titre et numéro de la série
Les Mystères de Serendib - 1
Titre et numéro de la collection
Jeunesse-pop - 102
Genre
Science-fiction
Longueur
Novella
Format
Livre
Pagination
143
Lieu
Montréal
Année de parution
1995
ISBN
9782894203019
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Un prince et une princesse à bord d’une capsule de sauvetage se sont échoués sur une planète nommée Serendib. Bien que d’espèces différentes, tous deux en sont, chacun à leur façon, les légitimes monarques. Le premier est un Glog, et quelques années plus tôt, son pouvoir lui a été arraché manu militari par les humains du Second Empire, lequel a mis en place un gouverneur fantoche dont la seconde, originaire de la planète Nou-Québec, est l’héritière.

Le ressentiment est profond entre les deux espèces : en prenant le pouvoir, les humains, jusqu’alors sous la botte glog, ont atomisé la capitale de ces derniers. Bien que tout les oppose, Mikkkilo, le glog prisonnier qui est en partie responsable du décrochage de la capsule de secours avant que le reste de l’équipage du croiseur accidenté ne la rejoigne, et Anne d’Elvec, dont le père est le gouverneur planétaire resté sur le navire en perdition, devront apprendre à coopérer pour survivre, en attendant les secours, dans une région désertique et inhospitalière.

Commentaires

Premier roman de la série jeunesse Les Mystères de Serendib, Les Rescapés de Serendib débute comme un space opera à la facture assez classique, notamment par ce topos archi-usé de l’empire galactique, qui sert ici davantage de toile de fond contextuelle que de prétexte à la débauche hyperbolique de moyens militaires à laquelle le sous-genre nous a habitués, notamment dans les pages des pulps naguère. En fait, il m’apparaît que ce premier tome sert justement à ça : planter le décor pour les tomes subséquents, amorcer la construction d’univers afin que les aventures de nos deux héros puissent prendre ultérieurement leur envol.

C’est dans ce world building que ce premier tome est une réussite : l’inventivité y est riche et teintée d’un exotisme intéressant, sans être nécessairement kitsch. La faune et la flore de Serendib, où se sont écrasés deux jeunes nobles n’ayant rien en commun, laissent une impression d’un écosystème sinon réel, du moins vraisemblable, tout en étant déstabilisant par la familiarité de ses formes, alors réifiées sous le jour nouveau d’un monde lointain et largement sauvage.

Ces arbres qui se défendent avec des jets de vapeur bouillants, ces plantes carnivores qui imitent l’herbe sauvage, ces oiseaux-coureurs qui chassent en bandes de prédateurs, ces licornes qui en sont les proies, ce désert grouillant de vie, ces chaînes montagneuses qui en délimitent le pourtour, invitent le lecteur à considérer Serendib presque comme l’objet réel de ce premier tome, au détriment de la mise en intrigue à proprement parler. Il faut dire que cette dernière demeure simpliste, au même titre que la caractérisation ou encore la forme du récit, dont on sent le nivelage par le bas effectué en guise de contrainte éditoriale, puisque la collection s’adresse à un public jeunesse.

Trudel s’écarte singulièrement du style auquel il nous a habitués dans les pages de Solaris, entre autres, ce qui pourrait aliéner les lecteurs qui connaissent déjà son œuvre, autant que cette frange de la jeunesse qui affectionne les romans somme toute un peu plus difficiles. N’empêche, ce n’est là que le premier tome de la série ; aussi Trudel aura beau jeu d’approfondir l’intrigue autant que la psychologie des personnages dans les titres subséquents – ce que l’on souhaite. [MRG]

  • Source : L'ASFFQ 1995, Alire, p. 185-186.

Références

  • Cadot, Richard, Lurelu, vol. 19, n˚ 1, p. 30.
  • Martin, Christian, Temps Tôt 40, p. 49-50.