À propos de cette édition

Éditeur
Solaris
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Solaris 102
Pagination
41-48
Lieu
Hull
Année de parution
1992
Support
Papier

Résumé/Sommaire

La Russie et le Kazakhstan projettent de creuser un canal de la mer Caspienne à la mer d’Aral pour empêcher l’assèchement de celle-ci. Henri Leduc, qui évalue le projet pour le compte de l’ONU, s’y oppose car cela risque d’assécher la mer Caspienne. L’hélicoptère qui le ramène chez lui s’écrase à proximité de l’île de la Résurrection en mer d’Aral, lieu d’anciennes installations secrètes soviétiques.

Quand d’autres hélicoptères arrivent sur les lieux du sinistre, c’est pour anéantir ce qui reste de l’épave, mais Henri est tiré des griffes de ses attaquants par l’agente Vilnya Grenko. Celle-ci emmène Henri à l’intérieur du complexe de l’île, qui est gardé complètement submergé. Il s’avère que les expériences de guerre biologique qui se déroulaient ici ont accidentellement créé un genre de virus dont l’influence de « télépathie moléculaire » létale se propage à une vitesse terrifiante dans l’atmosphère ; seule l’immersion du complexe permet de circonscrire le phénomène. Henri ne peut plus qu’approuver la résurrection de la mer d’Aral.

Commentaires

Stéphane Langlois se concentre depuis ses débuts sur des histoires de SF d’action et d’idées plutôt que sur des méditations psychologiques ; ce n’est nullement un tort, mais une action haletante n’excuse pas tout.

Soyons justes : les histoires d’action où l’écriture est à la mesure de l’intrigue sont plus que rares. On ne se surprendra donc pas que le style de Langlois reste utilitaire, ni que ses dialogues ne soient que des moyens de transmettre de l’information au lecteur – bien qu’on puisse le regretter.

Parlons donc de l’intrigue, pour noter qu’elle est énergique, ambitieuse, mais paraît un peu naïve, un peu artificielle. Je garde l’impression que sa fonction est de justifier le voyage d’Henri à travers le paysage Gigerien du complexe submergé. Les diverses péripéties initiales – dont cet « accident » bien commode – auraient disparu si les gouvernements concernés avaient tout simplement montré le complexe à Henri dès le début. Bien sûr, elles demeurent possibles (et divertissantes) mais elles ne forment pas un tout organique avec la dernière partie.

Parlons aussi de l’idée de SF, qui ne m’a pas vraiment convaincu. En SF, l’art du boulechitage (et j’emploie ce mot dans un sens absolument positif) n’est pas toujours facile à maîtriser. Une « réaction en chaîne » quasi intelligente causée par des « radiations » qui n’en sont pas… Il aurait fallu retravailler tout ça.

« Résurrection » n’est pas une nouvelle ratée, mais elle n’est pas pleinement réussie. Stéphane Langlois fera mieux dans l’avenir ; laissons à son écriture le temps d’atteindre la maturité, et espérons que ça ne sera plus très long. [YM]

  • Source : L'ASFFQ 1992, Alire, p. 107-108.