À propos de cette édition

Langue
Français
Éditeur
Alire
Titre et numéro de la série
Cycle de Vrénalik - 1
Titre et numéro de la collection
Romans - 13
Genre
Fantasy
Longueur
Roman
Format
Livre
Pagination
176
Lieu
Beauport
Année de parution
1998
ISBN
9782922145151
Support
Papier+
Illustration

Résumé/Sommaire

Un Asven de l’Île de Vrend a travaillé vingt-cinq ans à la fermeture du temple d’Haztlén, dans la plus grande solitude. Les autorités en sont avisées, mais personne ne se préoccupe du sort d’Haztlén. Le temple sombre dans l’oubli. Strénid gouverne maintenant le peuple de l’Archipel. Il engage un spécialiste de la drogue farn pour veiller à la formation d’un Rêveur. Grâce à la drogue, ce dernier parvient à contrôler les vents ; il peut ainsi assurer la sécurité de la flotte marchande. L’Archipel prospère. Mais le Rêveur vit difficilement son asservissement au puissant seigneur, tout comme Inalga, la dix-huitième femme de Strénid.

Insatisfaite du traitement que lui réserve son époux, Inalga quitte secrètement l’Archipel. Strénid, furieux, la rejoint en mer, mais Inalga refuse de se soumettre. Le Rêveur s’interpose ; Strénid le tue. Inalga jette une malédiction sur le peuple des Asvens. Au fond d’un temple oublié, une statue attend le moment de sa délivrance.

Première parution

Der Träumer in der Zitadelle 1977

Autres parutions

Commentaires

Quatre des six chapitres du Rêveur dans la Citadelle ont été publiés dans L’Épuisement du soleil en 1985, roman qui racontait la libération du peuple asven, la levée de la malédiction. Car Esther Rochon a déjà consacré une trilogie à l’histoire de Vrénalik. Les éditions Alire nous proposent donc de revivre ce parcours singulier, légèrement modifié par l’auteure. Le présent Rêveur dans la Citadelle comprend deux chapitres inédits, dont l’un décrit longuement la statue d’Haztlén. Il est vrai que la statue joue un rôle clé dans l’univers imaginé par Rochon, univers inspiré par la philosophie bouddhiste : elle incarne la dualité intrinsèque de l’être, la conciliation des forces contraires. Elle est à la fois passé et devenir (intemporelle), homme et femme (androgyne). Elle évoque le sublime et le tragique, la puissance et la fragilité. Elle contient l’ordre et le chaos. Haztlén est à l’image de l’Océan qui porte en son ventre les semences de la vie et de la mort.

Les alliances et les ruptures se succèdent dans l’œuvre de Rochon, elles se nourrissent les unes des autres, car il faut savoir puiser dans les ténèbres la lumière nécessaire au recommencement. Strénid ne l’a pas encore compris. Il règne avec fermeté sur l’Archipel, comme un dieu sans lumière. Préoccupé par le pouvoir et la richesse, il détruit tout ce qui s’oppose à sa volonté. Il impose l’ordre et la paix, croyant bien servir son peuple. Mais « [l]entement, un déséquilibre s’est installé entre ceux qui détiennent la puissance commerciale de la mer et les laissés-pour-compte qui, parfois, aspirent au chaos. Entre ceux qui affrontent d’aplomb les vagues extérieures et ceux dont l’océan intérieur se déchaîne. » Le Rêveur incarne cet état conflictuel permanent. C’est un être ambivalent, à l’image de la statue, qui vit à la fois « en dedans » et « au dehors ». Le Rêveur transcende la réalité (dimension physique) ; il se fond à l’océan, se mêle aux nuages ; il a le pouvoir des dieux. Mais il doit aussi garder contact avec la réalité, même si les moments d’éveil lui rappellent sa douloureuse condition d’esclave. Le Rêveur aspire au chaos, générateur de mondes nouveaux. Peut-être alors conviendrait-il de voir sa mort tragique comme une victoire puisque Vrénalik, victime de la malédiction d’Inalga, sera dévasté par les tempêtes.

Ce premier volet de l’histoire de Vrénalik (une suite est annoncée) raconte une rupture, la perte du sacré, la plongée dans un chaos somme toute salvateur puisqu’il libérera la conscience de Strénid. Rochon décrit avec un certain détachement les personnages et leurs actions. Tout semble se dérouler à distance. Malgré les mouvements de colère et d’impatience des uns, la tonalité reste neutre. Le lecteur perçoit des états d’être, des énergies tantôt positives tantôt négatives, mais arrive plus ou moins à s’incarner dans les personnages, à s’y identifier. C’est comme s’il lui fallait se faire rêveur, se survoler lui-même pour avoir prise sur ce monde… [RP]

  • Source : L'ASFFQ 1998, Alire, p. 145-146.

Références

  • Anonyme, Femmes plus, juillet 1998, p. 11.
  • Chartier, Philippe, Québec Science, juillet-août 1998, p. 60.
  • Mercier, Claude, Proxima 5, p. 88-89.
  • Paquette, Marie-Josée, Kraken, vol. 2, n˚ 5, p. 8.