À propos de cette édition

Éditeur
Solaris
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Solaris 99
Pagination
32-40
Lieu
Hull
Année de parution
1992

Résumé/Sommaire

Sur une planète abandonnée, deux personnages rêvent soir après soir de revoir le monde fabuleux de Nymphea, puis se disputent soir après soir pour des riens. Ils vivent dans les ruines d’un même transporteur spatial : Umpeter l’Écroulé, amateur de jus-de-payane fermenté, occupe la tête du vaisseau ; Ghudulot le Glabre a opté pour la queue de l’épave. Or voilà qu’un jour arrive un noble Chatarien, naufragé sur ce monde de ferraille. Les deux compagnons l’aideront à réparer son vaisseau, voyant là une opportunité de gagner Nymphea, destination du Chatarien. L’intervention de l’horrible Cyborg vient contrecarrer leurs plans. C’est qu’il tient à prendre place à bord de l’appareil. La méfiance et la peur s’installent. Chacun cherche à sauver son passage pour Nymphea. Mais qui partira ?

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Commentaires

« Revoir Nymphea » met en scène des personnages typés, colorés, évoluant dans un monde terne et triste. Le contraste amuse. Comme celui qui s’établit entre Phennil-Phagour et Nymphea la Belle, planète tant de fois rêvée, imaginée, appelée… En fait, malgré un scénario plutôt facile, tout porte à sourire dans ce texte : les nombreux dialogues entre les deux compagnons d’infortune, le grotesque des situations, le manque de nuance, l’écriture même.

D’entrée de jeu, Bergeron campe ses personnages principaux dans un décor de ferraille. Umpeter et Ghudulot trompent l’inaction et la peur par de continuelles disputes. Leur seul point d’entente : Nymphea. La rencontre inattendue d’un Chatarien et le contrat rapidement passé pour l’aider à rejoindre Nymphea redonnent espoir à nos deux compagnons. Umpeter et Ghudulot, complices du même rêve, se mettent à la recherche des pièces nécessaires à la réparation du vaisseau. Mais il fallait qu’un obstacle fasse ombrage au projet : l’apparition du Cyborg, « le moteur plus fumant que jamais, les yeux aussi rougeoyants que les enfers de la Grande Gazeuse, la mâchoire crispée sec sur son chewing-gum de jus-de-payane ».

Science-fiction ? Elle tient à un décor, à l’évocation de mondes inconnus, à un vocabulaire pittoresque : « Un vrai Ryggien comme il ne s’en fait plus, mon cousin de Phennil-Phagour. Il fallait le voir conduire sa flambante à travers l’empire, le samedi soir. Une fois, il s’est tapé le trou noir de Clich’Satra aller-retour en moins d’un quart de cycle. » Bergeron s’amuse manifestement avec les clichés propres à la SF.

Il ne faut pas s’attendre ici à des réflexions poussées, à des descriptions détaillées, à une étude approfondie d’un monde imaginaire ou de personnages. « Revoir Nymphea » se lit comme un conte fantaisiste. La morale de l’histoire ? Elle dort quelque part entre des robots égarés et un gros cactus avec des épines qui pleurent la nuit. [RP]

  • Source : L'ASFFQ 1992, Alire, p. 19-20.