À propos de cette édition

Éditeur
Solaris
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Solaris 89
Pagination
6-7
Lieu
Hull
Année de parution
1990
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Le narrateur rencontre Josianne et tombe sous son charme. Par une nuit de février, il la suit à travers la ville et devient témoin d’un étrange rituel. La jeune fille s’arrête parfois devant une maison, y pénètre et en sort accompagnée d’un cheval blanc. À la fin de cette nuit magique, le troupeau s’envole.

Commentaires

Certains créateurs utilisent abondamment le matériau du rêve (ou du cauchemar) pour construire leur œuvre. Charles Bertrand en est. « Le Rituel du silence » a la consistance du rêve. L’ambiance demeure étrange, la signification du propos est mystérieuse et les images flirtent avec le surréalisme.

Contrairement à ce que pense mon collègue Pettigrew, je peux me satisfaire d’une nouvelle sans message comme c’est le cas ici du texte de Charles Bertrand. Cela ne m’empêche pas de chercher une interprétation symbolique à ce récit. La forme racée de l’animal et la blancheur de son pelage représentent sans doute l’innocence, la pureté. Ces chevaux blancs que Josianne va chercher dans les maisons, est-ce que ce ne serait pas des rêves qu’elle libère pour cultiver la beauté du monde ? La neige, le froid, le silence, la blancheur de ces animaux mythologiques qui évoquent Pégase (cheval ailé, né du sang de Méduse, il fut considéré comme le symbole de l’inspiration poétique, dit Le Petit Larousse), tout contribue à alimenter une rêverie sur la couleur blanche et, ultimement, sur la quête de l’absolu.

On a souvent associé le fantastique à la peur et à l’angoisse. Ce n’est pas le cas ici puisqu’il se dégage une certaine sérénité du rituel auquel assiste en spectateur subjugué le narrateur. Malheureusement, on oublie plus facilement les rêves euphoriques ou lénifiants que les images horrifiantes. C’est bien le sort qui attend le texte de Bertrand, d’autant plus qu’il ne contient aucun moment fort. [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1990, Le Passeur, p. 21.