À propos de cette édition

Éditeur
Boréal
Titre et numéro de la collection
Junior - 2
Genre
Science-fiction
Longueur
Novelette
Format
Livre
Pagination
123
Lieu
Montréal
Année de parution
1989
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Philomène veut devenir journaliste. La jeune adolescente demande un rendez-vous au directeur du journal de la ville, monsieur Lapage, afin d’offrir ses ser­vices. Elle le trouve étendu sur le tapis du salon et le croyant évanoui ou souffrant, elle lui verse une carafe d’eau sur la tête. Des éclairs et de la fumée jaillissent alors du corps. Philomène se sauve et raconte tout à ses parents qui alertent la police. Les policiers n’ayant rien découvert de suspect, Philomène veut prouver qu’elle n’a pas menti et décide de retourner dans la maison de monsieur Lapage en pleine nuit. Son copain Sylvestre, qu’elle n’avait pas réussi à convaincre, l’y rejoint et les deux jeunes commencent leur enquête.

Ils sont surpris par le maire de la ville, monsieur Bellafaire, et se réveillent dans une cellule. Leur hôte leur fait visiter un entrepôt immense où s’affairent des employés identiques en tous points. Monsieur Bellafaire leur explique alors son plan diabolique. Il a mis au point des robots perfec­tionnés qu’il s’apprête à substituer un à un aux principales personnalités de la ville. Il caresse le projet de posséder le monde en remplaçant plus tard les principaux dirigeants de la planète. Philomène et Sylvestre, aidés du frère de ce dernier qui a découvert le lieu de leur détention, tentent d’échapper aux robots de monsieur Bellafaire. Le courage et la présence d’esprit de la jeune fille lui permettront de mettre hors de combat les créatures cybernétiques.

Commentaires

Philippe Chauveau a fait parler de lui il y a quelques années quand il a publié, en collaboration avec François Benoît, L’Acceptation globale, un essai humoristique sur sa génération dont le titre fait évidemment référence au célèbre manifeste Refus global signé par Paul-Émile Borduas et ses amis en 1948. On pouvait donc s’attendre à tout en voyant la signature de Philippe Chauveau sur un livre pour jeunes et s’imaginer que la littérature de jeunesse ne serait plus jamais la même par la suite. C’est pourtant la dernière chose que je prévoyais : Robots et Robots inc. est un banal roman pour jeunes comme il s’en fait tant au Québec depuis une dizaine d’années. Rien pour révolutionner le genre ou pour annoncer une nouvelle mode, un nouveau courant.

L’aspect le plus intéressant de cette histoire qui met en scène deux adolescents est probablement le métier que veut exercer Philomène. À cet âge, les jeunes rêvent de professions excitantes comme pilote d’avion, joueur de hockey ou hôtesse de l’air. Philomène désire faire carrière dans le journalisme et rêve de faire la une des journaux. Cette ambition est éminemment sympathique. Le ton du récit, décontracté et supporté par une bonne dose d’humour, en séduira plusieurs.

Le roman de Chauveau souffre toutefois de quelques défauts majeurs. La trame narrative est plutôt mince et il n’y a pas beaucoup d’action. L’auteur semble plus intéressé à livrer les réflexions de Philomène sur ses parents, sur les adultes et sur les garçons qu’à multiplier les rebondis­sements. En outre, les réactions de Philomène et de Sylvestre m’ont paru souvent peu crédibles pour des jeunes de cet âge (environ 15 ans). Ils se comportent comme des enfants de douze ans, sans doute pour permettre aux lecteurs de dix ans, à qui le roman semble destiné, de mieux s’identifier aux personnages.

Même si l’argument de base du roman fait appel à la science-fiction, il est évident que l’auteur ne connaît rien à ce genre. Il utilise la SF pour les gadgets et les clichés qu’elle véhicule. Rien de plus éculé que des robots construits à l’image des maîtres du monde pour les remplacer. Robots et Robots inc. ne sollicite pas l’imagination du jeune lecteur qui retrouvera des situations et des décors très familiers. Le robot représente dans ce roman la quintessence de la SF de pacotille que des auteurs ignorants du genre servent à la petite cuillère à leurs lecteurs trop jeunes pour faire la part des choses et soupçonner la fausse représentation dont ils font les frais.

Je conseillerais à celui qui veut connaître véritablement la science-fiction de lire le roman de Jacques Lazure, Le Domaine des Sans Yeux. La SF n’y est pas qu’un simple vernis comme chez Chauveau. [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 52-53.

Prix et mentions

Prix ACELF/Raymond-Beauchemin 1988-1989

Références

  • Guindon, Ginette, Lurelu, vol. 13, n˚ 1, p. 12.
  • Lortie, Alain, Solaris 91, p. 47-48.