À propos de cette édition

Éditeur
Les imaginoïdes
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Espaces imaginaires 2
Pagination
139-157
Lieu
Trois-Rivières
Année de parution
1984
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Retrouvailles de deux jumeaux, Pétronille et François, après soixante ans de séparation. L’action se passe au XXIVe siècle à l’île d’Orléans, lieu historique inchangé depuis le XXe. À quatre-vingt-huit ans, le frère et la sœur décident de repartir dans l’espace à la recherche de l’illusar, cet astéroïde invisible qui reproduit exactement le pays de l’île d’Orléans. C’est là qu’ils ont passé leur jeunesse, élevé par Reine et Apolydore Audet, le grand écumeur des sept galaxies.

Commentaires

« Rosemonde » est un récit tout en douceur où s’entremêlent les souvenirs de deux vieux et le charme suranné d’un petit village insulaire. L’histoire est ponctuée de trouvailles comme ces pusses savantes qui parlent seulement par l’imparfait du subjonctif, cet Ovide Carré, hom-machine qui affectionne les monographies, et le texte truffé de néologismes ingénieux comme vaisspa, raccourci de vaisseau spatial, agendarme ou robobot… Un ton intimiste, une poésie de l’imaginaire qui nous effleure comme une brise légère, un humour tranquille, sûr de lui, voici à coup sûr l’un des meilleurs récits de SF de Bélil. Seule ombre au tableau, des révélations finales trop grosses qui rompent le charme. [JPw]


Voilà un texte qui semble avoir été écrit spécialement pour nos cousins de France. Comment, en effet, expliquer autrement cet épisode sur les pusses [sic] savantes qui tourne en dérision les immortels académiciens ? Mais, inconsciemment ou non, l’auteur présente en même temps une image d’Épinal du Québec avec ce qu’elle peut comporter de clichés folkloriques. Scènes de la vie rurale, cabane à sucre, macramé power, tout y passe !

Et quand Michel Bélil s’avise d’envoyer ses deux personnages à la recherche de l’illusar d’Orléans, à bord d’un vaisseau spatial, l’écriture se fait, comme par hasard, beaucoup moins précise. La narration de l’équipée prend les allures d’un pastiche de Sernine. L’argument scientifique qu’il avance pour expliquer le phénomène de l’illusar (idée par ailleurs intéressante) ne résiste pas à un examen sommaire.

La sensibilité de l’auteur, la tendresse qui unit les jumeaux et la poésie du quotidien ne réussissent pas à faire oublier la fin bâclée, décevante et indigente de la nouvelle.

Qu’en sera-t-il du roman auquel l’écrivain travaille et dont ce texte constitue en quelque sorte l’épilogue ? Il est permis d’entretenir des appréhensions. [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1984, Le Passeur, p. 25-26.