À propos de cette édition

Éditeur
Le Sabord
Genre
Fantastique
Longueur
Courte nouvelle
Paru dans
Le Sabord 49
Pagination
42
Lieu
Trois-Rivières
Année de parution
1998
Support
Fac-similé

Résumé/Sommaire

La narratrice pénètre dans une pièce qui ouvre sur une autre dimension. Survolant une vallée désertique, elle est magnétisée par la présence d’un vieil homme qui psalmodie près d’un immense feu et autour duquel font cercle des femmes en transe. Puis la vision s’estompe…

Commentaires

« Rouge » de Christine Cossette rend compte brièvement d’une expérience mystique (à la Castaneda) qui semble avoir transformé la narratrice. Texte au demeurant plutôt poétique, à peine fantastique, même si on devine qu’il se produit chez la narratrice une altération des sens qui lui fait découvrir une autre dimension.

À vrai dire, le lecteur – mais peut-être est-ce différent pour une lectrice ? – demeure en retrait des visions de la femme et ne développe pas d’empathie à son égard parce qu’il ne saisit pas tous les enjeux de son expérience sensitive. C’est quand on se demande ce que l’auteure a voulu dire que le texte commence à perdre son charme. Il faut se laisser porter par son climat onirique, sinon le texte peut devenir rapidement exaspérant à la deuxième lecture car les questions fusent et demeurent sans réponses. Comment le vieillard, sorte de vieux chaman amérindien, en vient-il à induire un effet libérateur chez cette femme ? En prenant charge de la douleur des autres femmes ? Et quelles sont ces « peurs anciennes » évoquées à la toute fin du texte ? En outre, son énoncé n’est pas très clair : éloge de la fuite dans le mysticisme ou négation de la fonction procréatrice perçue comme une tare originelle ? N’est-ce pas ce que laisse entendre ce passage : « […] me libérer du poids de ce rouge qui coule de nos corps écorchés » ?

Rouge comme le feu ou rouge comme le sang menstruel des femmes. Le texte oscille entre le désir de purification par le feu et la honte de l’infertilité. Une fiction au propos ambigu, éminemment féminine par ses préoccupations. [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1999, Alire, p. 274.