À propos de cette édition

Résumé/Sommaire
À Montréal, un bâtiment imposant disparaît du jour au lendemain. Les rumeurs s’embrasent et se confirment bientôt : les Russes ont mis au point un appareil capable de téléporter, sans aucune destruction, des bâtiments de la ville pour les placer à Moscou, habitants inclus. Toutes les tentatives diplomatiques ayant été épuisées, tous les paliers de gouvernement se résignent à la situation et proposent enfin un échange culturel permettant aux Québécois de découvrir la culture russe.
Commentaires
Écrite dans le contexte de la Guerre froide, la nouvelle de Thério navigue entre une volonté de diplomatie et de rapprochement des relations avec les Soviétiques et une peur de l’étranger, de l’invasion de l’ennemi. Le côté intéressant de cette nouvelle tient à l’intertextualité inhérente à la science-fiction ; la technologie inventée par les Russes est sans conteste influencée par la téléportation popularisée par la série télévisée Star Trek (La Patrouille du cosmos en français, diffusée à peine quatre ans avant la publication de cette nouvelle).
Toutefois, plutôt qu’utilitaire, la nouvelle de Thério donne à cette technologie un usage militaire : au lieu de détruire l’ennemi, les Soviétiques transportent chez eux un groupe d’individus pour mieux les assimiler. En effet, les concepteurs d’un tel appareil savent probablement comment modifier les pensées et les opinions de leurs victimes, ce qui souligne les thèmes de la peur et du lavage de cerveau qui sont communs au sous-genre de la dystopie. Bien que la nouvelle s’étire un peu, le reflet des craintes de son époque aussi bien que de la fascination renouvelée du public des années 1970 pour la science-fiction qui s’y trouvaient m’ont tenu en haleine jusqu’à la fin. [SG]
- Source : Les Années d'éclosion (1970-1978), Alire, p. 399.