À propos de cette édition

Éditeur
Hurtubise HMH
Titre et numéro de la collection
Jeunesse
Genre
Science-fiction
Longueur
Roman
Format
Livre
Pagination
149
Lieu
LaSalle
Année de parution
1991
ISBN
9782890459205
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Une bande de cinq garçons et filles, âgés en moyenne d’une douzaine d’années, sont en vacances avec leur chien au chalet des parents de Sébastien. Ce dernier a construit une mystérieuse machine avec laquelle il reçoit de non moins mystérieux messages. Un soir, la mère de Sébastien quitte le chalet pour se rendre au chevet de la grand-mère, alitée, tandis que Sébastien, Annie et Kim déchiffrent l’ultime message reçu – un appel à l’aide d’une princesse maya. À la suite de leur réponse, un wagon jaillit du plancher pour les emmener dans une ville maya souterraine datant de la Conquête espagnole. De péripétie en péripétie, de coïncidence en coïncidence, les enfants y viendront en aide à la princesse captive. Pendant ce temps, au chalet, Freddy et la petite Karine seront aux prises avec une bande de cambrioleurs.

À Copan 2, la ville maya, Kim et Annie tombent d’abord dans un piège, s’évadent et sauvent Sébastien, également prisonnier. Ce dernier aidera les Mayas à contrer le sabotage de leur soleil artificiel. Enfin, Kim et Annie s’introduiront jusqu’au lieu de captivité de la princesse Ixchel et la libéreront avec l’aide d’un agent double. À la surface, Freddy et Karine sont en train de coffrer toute la bande de cambrioleurs avec l’aide de policiers. Quelques heures plus tard, grâce au même wagon, ce sont les retrouvailles des enfants et tout est bien qui finit bien.

Commentaires

Le bon point de ce livre pour jeunes ? Un court appendice dresse une chronologie de la civilisation maya sans commettre d’erreur grossière (même si elle donne l’impression que les Mayas se servaient du calendrier grégorien). On ne peut en dire autant du reste du livre, qui accumule les invraisemblances et les énormités, à commencer par l’épouvantable épidémie de rougeole qui force la fermeture des écoles et permet aux enfants de prendre un supplément de vacances. Pourquoi donc ? Toutes les aventures de nos héros ne se déroulent-elles pas en moins de vingt-quatre heures ?

Il y a ensuite la curieuse invention de Sébastien, le wagon qui se déplace dans le roc on ne sait comment, la technologie incroyable des Mayas dont les savants les plus illustres sont astronomes ou astrophysiciens en dépit d’un isolement sous terre depuis des siècles, la téléportation comme talent banal… Pour se garder de la contamination extérieure, les Mayas offrent aux enfants des « cloropiles », petites pilules associées par le nom et l’apparence aux cachets de chlorophylle que vantent les adeptes des médecines douces. Si ce n’est pas assez probant, la conception que l’auteure se fait du savoir scientifique se devine sans doute à la description suivante de la princesse Ixchel : « Elle est très forte en informatique. Je me demande parfois si elle n’est pas un peu sorcière ! » Le rapprochement est aussi incongru que révélateur !

Louise-Michelle Sauriol a un goût pour le romanesque à la Tintin. Ce ne sont que portes que l’on ferme à clé derrière nos héros, passages dérobés, chambres secrètes, sociétés clandestines, drogues et antidotes sans effets secondaires, déguisements divers, traîtres perfides et autres inventions du même acabit. Le texte pourtant court se retrouve donc surchargé de péripéties. Comme S.O.S. Maya, en plus, se partage entre les aventures de Freddy et Karine restés au chalet et celles de Sébastien, Kim et Annie dans la cité maya, il en résulte un manque sérieux de continuité dans la narration.

Par rapport à sa longueur, le roman souffre aussi du trop grand nombre de personnages – cinq enfants, plus un cambrioleur anglophone venu de l’Ontario, une demi-douzaine de Mayas plus ou moins présents et une multitude de figurants. Cela entraîne une dispersion de l’action et un affaiblissement du suspense. À la fin du livre, une jeune Maya de Copan 2 se joint à la bande des enfants, ce qui promet d’aggraver les problèmes de l’auteure si celle-ci compte écrire de futurs livres où se retrouveraient les mêmes jeunes héros.

La prose n’échappe pas à la médiocrité générale de l’œuvre. Certains mots, telles « fabulations » ou « engueulades », détonnent dans la bouche d’enfants de douze ans. L’auteure se rend aussi coupable d’emplois légèrement faussés comme « mal au point », quelque part entre « mal en point » et « pas au point », ou « plan secret » pour une idée que Karine vient d’avoir et ne tarde pas à expliquer. On peut aussi citer ces feuilles mortes qui « ondulaient déjà par terre »…

Les aventures parallèles de nos jeunes héros prennent fin peu après le début de la journée suivante, avant le retour de la mère de Sébastien. C’est un peu comme si leur fantastique expédition les avait occupés le temps d’un rêve… C’est aussi l’impression que laisse cette succession de merveilles souvent inexpliquées et de coïncidences cocasses, ainsi que la brièveté de leur aventure. Un rêve ? J’aimerais bien avoir rêvé ce livre et pouvoir me réveiller, moi ! [JLT]

  • Source : L'ASFFQ 1991, Le Passeur, p. 148-150.

Références

  • Filion, Ivan, Lurelu, vol. 14, n˚ 3, p. 21.
  • Lortie, Alain, Solaris 98, p. 62.
  • Simard, Stéphanie, imagine… 58, p. 124-125.