À propos de cette édition

Éditeur
Solaris
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Solaris 131
Pagination
27-31
Lieu
Proulxville
Année de parution
1999
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Kwai Chung, au nord de Hong-Kong, a supplanté Hollywood comme centre mondial de la production cinématographique. On s’apprête à y tourner un long métrage publicitaire en direct sur les bienfaits de la consommation de la viande avec la star légendaire des films de kung-fu, Li Jang Wei. Mais le maître est sur le déclin et quand il apprend que les directeurs du studio songent à le remplacer par un automate, il décide de saboter le film pour se venger.

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Commentaires

Depuis que Jean-Pierre April a quitté la scène de la SFQ, force est de constater qu’il n’a pas été remplacé. Aucun héritier ne s’est manifesté jusqu’à ce jour, mais cela pourrait changer avec la venue de David Dorais qui publie ici sa première nouvelle. Loin de moi l’idée de proclamer la naissance d’un nouveau Jean-Pierre April mais il existe une parenté de thèmes entre les deux écrivains. Comme son aîné, Dorais explore le culte de la célébrité (« Angel »), le croisement de l’homme et de la machine (la série des Coma), les mythes populaires, le cinéma (« Jackie, je vous aime »), la tentation de l’artifice. Une même volonté de satire sociale se manifeste chez l’un et l’autre, mais le trait est beaucoup moins féroce chez Dorais.

La grande différence se situe toutefois au plan de l’écriture : loin du style baroque d’April, l’écriture de Dorais apparaît très conventionnelle et bien sage.

Quiconque observe la production cinématographique mondiale reconnaîtra les tendances actuelles : la montée du cinéma asiatique, particulièrement le cinéma de Hong-Kong, la prolifération de la publicité dans les œuvres de fiction américaines (product placement) comme le montre l’exemple récent de Seul au monde de Robert Zemeckis. Mais la prémisse de la nouvelle qui repose sur la chute d’Hollywood est osée et elle s’avère même improbable, à mon avis, quand elle postule l’intérêt des cinéphiles pour un long métrage publicitaire de deux heures.

En outre, on dirait que Dorais a changé de programme en cours de route. Le texte débute par un portrait de l’industrie cinématographique, puis il change de cible en dénonçant le leurre que représente le mariage du corps et de la machine, les ratés du groupe musical Kraftwerk arrivant à point pour appuyer la mise en garde.

Le final, beaucoup moins sombre que dans l’univers d’April, m’a semblé assez faible et vite expédié. Mais n’accablons pas David Dorais avec des comparaisons lourdes à porter. Il a tout l’avenir devant lui pour s’améliorer. [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1999, Alire, p. 66-67.