À propos de cette édition

Éditeur
Louise Courteau
Genre
Science-fiction
Longueur
Roman
Format
Livre
Pagination
380
Lieu
Verdun
Année de parution
1987
Support
Papier

Résumé/Sommaire

James Watson, physicien nucléaire, prend ses vacances dans les environs du Mesa Verde, cette colonne rocheuse au sommet plat et verdoyant perdu dans le Colorado. Il y rencontre un étrange vieillard qui le sauve de la mort et qui se révèle être le docteur Thomas Madison, brillant savant disparu voici plus de trente ans. Ce dernier lui dévoilera bien des secrets, à commencer par celui des Grands Esprits du Mesa Verde, extraterrestres aux connaissances fort en avance sur les nôtres. Après avoir lu le journal du vieux savant où Watson apprend comment ce dernier a été contacté par les extraterrestres, il comprend que, lui aussi, a été pressenti pour devenir un agent pour ces derniers et sa venue ici, près de Mesa Verde, n’est pas improvisée. On l’aurait fait venir afin qu’il devienne un agent des extraterrestres.

James Watson rencontrera le doyen des extraterrestres et, sous la tutelle de Madison, il s’initiera progressivement à l’incroyable réalité qui est maintenant la sienne. Ces extraterrestres, incroyablement avancés par rapport à nos connaissances actuelles, veulent le bien de l’humanité et s’ils ne peuvent l’aider directement, ils se permettent d’influencer indirectement l’avenir de notre planète en insufflant un message de paix et de spiritualité.

Watson, non sans certaines réticences de bon aloi, acceptera sa nouvelle condition et, tout comme le docteur Madison, il deviendra l’un des rares initiés de la Terre.

Commentaires

Il se passe rarement plusieurs années sans la publication d’un roman de ce genre au Québec. On se rappellera, à l’époque, Le Retour des Atlantes de Claude-Gérard Sarrazin, ou encore Les Oiseaux chantent à l’aurore, de Claude Chénier. Encore une fois, donc, nous avons droit au roman initiatique, dans lequel nous est révélée toute la sagesse d’une race supérieure qui ne nous veut que du bien et qui, grâce à ses conseils judicieux, saura amener sans heurt la Terre vers ce fameux Âge d’Or.

En soi, Le Secret du Mesa Verde ne se distingue pas des moutures traditionnelles. Les ETs restent discrets parce qu’ils ne veulent pas perturber notre montée vers la civilisation, tout au plus sont-ils dans les parages pour observer et influencer un peu afin que nous ne nous fendions pas la gueule avec nos pétards radioactifs ; ils viennent de loin, de très loin, mais la distance n’a pas d’importance puisqu’ils ont domestiqué les autres dimensions ; leur avance sur nous, pauvres Terriens, se compte en millions d’années, tant dans les domaines scientifiques que spirituels.

Bien, très bien ! À ce canevas de base classique se greffent une intrigue plus ou moins palpitante, quelques digressions d’ordre moral et une ribambelle de discours philosophico-spiritualo-scientifiques plus ou moins réussis. De ce plus ou moins, dans Le Secret du Mesa Verde, le moins l’emporte d’emblée. L’intrigue ne décolle jamais, se perd dans des erreurs de construction pour le moins dérangeantes, les digressions n’offrent rien d’original face à ce que nous savons déjà et les discours, eux, brillent par leur imprécision navrante et leur manque de données claires et concises. Je ne m’aventurerai pas à critiquer les opinions philosophiques et spirituelles énoncées par Jacques-Laurent Marchand. Par contre, je m’insurge contre ces discours pseudo-scientifiques qui parsèment le roman et qui, loin d’éclairer le lecteur, achèvent de l’enfoncer dans l’incompréhensibilité la plus totale.

Que l’on me comprenne bien : je ne demande pas aux auteurs des traités scientifiques poussés, seulement un peu de sens commun. Et, de grâce, appelons par leur nom les phénomènes dont on parle. Ainsi, ces tentatives d’explication avec les mots dimensions, vide et vibrations. À n’y rien comprendre, non pas parce que l’auteur ne s’y retrouve pas, mais bien parce qu’il ne fait rien pour que nous nous y retrouvions, nous, les lecteurs, par manque de structure et, surtout, d’un vocabulaire adéquat. C’est particulièrement frustrant, car Jacques-Laurent Marchand semblait avoir des idées intéressantes sur les principes moteurs des soucoupes volantes – leur façon de voyager, entre autres. Mais le langage simpliste, erroné, et le manque de rigueur…

D’ailleurs, le défaut principal de ce roman se situe justement à ce niveau : le manque de rigueur, non pas dans le contenu – quoique là aussi… – mais bien dans la forme. Le Secret du Mesa Verde m’est apparu comme l’un des romans les plus mal écrits de ces dernières années, et Dieu sait que certains de nos auteurs ont la plume passablement erratique ! De la première phrase à la dernière de ce roman de près de 400 pages, nous assistons à une démolition en règle de l’écriture. On ne peut parler ici de style, de rythme ou de poésie. Encore moins de la stylistique, de la musicalité et de précision. Rien ! Nul ! Zéro ! Pour comparer, on doit s’abaisser aux premières années de l’école secondaire, et encore : si on ne tient pas compte de la longueur, une majorité d’étudiants ferait mieux.

Qu’on juge sur quelques pièces – suffit d’ouvrir une page au hasard pour trouver les exemples, elles en contiennent chacune plusieurs ! – ce que j’avance plus haut :  [p. 148] ; « Si j’ai écrit cette biographie comme s’il s’agissait d’une autre personne que de moi-même, c’est que j’ai voulu raconter les choses et les événements tels qu’ils se sont passés. » [p. 194] ; « Cependant, elle a ceci de supérieur à la mienne, en ce que, à telles heures (il lui indiqua les heures) si tu le peux, bien entendu, tu exerceras sur la pierre précieuse, qui est vide à l’intérieur, une pression comme ceci, afin de la faire pivoter de cette autre façon. » [p. 328]. Heureusement, les fautes d’orthographe demeurent rares !

Vous comprendrez à ces quelques lignes que le niveau de langage n’est pas fameux. Il en est de même de la crédibilité des personnages, grandiloquents à souhait et empâtés tant dans leurs actions que dans leurs discours. Quant aux stéréotypes, aux clichés, aux… Mais je m’arrête : ce n’est pas une critique qu’il faudrait faire, c’est un cours de littérature de base. On a beau avoir des idées, encore faut-il leur donner un certain support ! [JPw]

  • Source : L'ASFFQ 1987, Le Passeur, p. 114-115.

Références

  • Archaw, Mike, Solaris 80, p. 26-27.
  • Laurin, Michel, Nos Livres, janvier/février 1988, p. 12-13.