À propos de cette édition

Résumé/Sommaire
De la profondeur du vide galactique surgit un vaisseau spatial. Contrôlé par un cerveau antineuronique et animé par des androïdes lui obéissant, le vaisseau abrite Lachëp, seigneur d’Aziru’ooq endormi depuis dix ans. À son réveil, il s’arrache de son corps pour bondir d’astres en astres et s’arrêter sur une planète bleutée. Au sortir d’une forêt, il rencontre Burt, un vieillard édenté, qui invoque un démon pour se départir de cavaliers de bronze. Lachëp plonge dans le corps du vieillard, qu’il accompagne alors dans la quête de sa bien-aimée qui dort, ensorcelée par Birlau, son rival.
Commentaires
Cette nouvelle est remplie d’idées mais valse constamment entre les descriptions SF – l’arrivée du vaisseau, les androïdes et les navettes, le réveil-réanimation de Lachëp – et une sorte de fantasy onirique – l’invocation du démon, les chevaliers de bronze, le voyage extracorporel de Lachëp, sa plongée dans le corps de Burt et le décor médiéval où est censée être la bien-aimée. Cette valse entre deux genres, peu réussie, est irritante à la longue. Dans de longues tentatives de descriptions poétiques de l’univers ou de la Terre, les efforts de l’auteur transparaissent trop pour emporter le lecteur, aux prises avec une prose trop dense et appuyée pour être efficace.
Le rythme souffre également de ce choix narratif, la nouvelle consacrant une page à la description et à l’arrivée du vaisseau avant de se terminer rapidement sur la découverte de la bien-aimée de Burt. Trop de détails inutiles et de noms pseudo-exotiques – le dieu-rat Xurobask, le mont Pula-ez, Sinortz, des incantations incompréhensibles, la cité de Cheparai, la mer d’Oxattre, le pays d’Azor et j’en passe – encombrent également l’histoire, nuisent à la fluidité de la narration et accentuent la présence de l’auteur et ses tentatives d’exotisme.
Au final, le meilleur moment du texte, lu quarante ans après sa publication, demeure la savoureuse présence d’un tourne-disque dans le vaisseau spatial. [HM]
- Source : Les Années d'éclosion (1970-1978), Alire, p. 277.