À propos de cette édition

Éditeur
Lidec
Titre et numéro de la série
Unipax
Titre et numéro de la collection
Lidec-Aventures - 108
Genre
Science-fiction
Longueur
Novella
Format
Livre
Pagination
151
Lieu
Montréal
Année de parution
1968
Support
Papier

Résumé/Sommaire

À l’approche de l’important congrès du Mouvement international pour la Paix, qui doit se tenir en Irlande, les représentants de divers pays meurent tour à tour : un Indien, un Allemand, puis le président même du Mouvement, l’Irlandais O’Flaherty. Qui a intérêt à les assassiner et à faire échouer la conférence ? Qui, sinon les deux super-puissances, la soviétique et l’étatsunienne ? En effet, la popularité grandissante de l’idée de paix parmi les petites et moyennes puissances porte ombrage à leur conception binaire de l’équilibre de la terreur : dans le XXIe siècle de l’organisation Unipax, la Guerre froide se perpétue, Étatsuniens et Russes s’alliant à l’occasion pour combattre cette puissance clandestine, encore sans nom et sans visage, qui se dresse de plus en plus souvent sur le chemin de leurs ambitions.

Servax, sa conjointe RedArrow et une nombreuse équipe s’infiltrent en Irlande pour sauver la conférence. Le délégué espagnol sera empoisonné presque sous leurs yeux, tandis que les agents étatsuniens et russes mettront leur vie en péril comme jamais jusqu’ici. Pierre Servax lui-même sera sérieusement blessé par balle. Les commandos d’Unipax parviendront toutefois à enlever le secrétaire général du Mouvement, Peter O’Hara, ainsi que les principaux délégués encore vivants, et à les mettre à l’abri jusqu’au premier jour du congrès, tout en infligeant une cuisante défaite à John Graydon et Mikhail Ignatieff, les deux maîtres-espions.

Commentaires

Plus que les baguettes servant encore à pointer sur les cartes géographiques, plus que les moteurs à turbine des automobiles, plus que les radios « toutes ondes » et l’usage du morse, ce qui fait délicieusement suranné dans les romans de Maurice Gagnon, c’est le fait que les époux Pierre Servax et Marie RedArrow se vouvoient, ce sont les nombreuses tasses de thé que l’on sirote et les pipes que l’on fume, c’est l’usage du conditionnel passé (deuxième forme) dans les dialogues, c’est qu’on souligne le fait qu’une femme sort « nue tête et sans gants » !

Plus que les sous-marins capables de s’envoler comme des fusées, plus que les « disques » qui sont de véritables soucoupes volantes à réacteurs, ce qui était d’avant-garde dans les romans d’anticipation de Maurice Gagnon, c’étaient les nombreuses femmes à des postes de direction ou de responsabilité, c’était le fait que les subordonnés masculins prenaient leurs ordres sans arrière-pensée. Ici, pas de demoiselles-en-détresse à sauver des griffes des vilains, pas d’héroïnes un peu écervelées dans leur impétuosité, que du sang-froid et de la compétence.

Ce qui, aujourd’hui, réjouit le critique (qui dans d’autres fonctions doit lire des manuscrits et des romans jeunesse publiés), c’est la qualité de la langue de Maurice Gagnon. Ici, un certain maniérisme fait sourire, là une ellipse ou une transition prompte démontrent que l’écrivain maîtrisait la technique narrative. Partout on sent qu’il n’écrivait pas ces petits romans de la main gauche, à la va-vite, sous prétexte qu’on les destinait à la jeunesse.

Patriotisme oblige, à en juger par les noms des nombreux personnages secondaires, les Canadiens français sont un peu surreprésentés dans l’organisation internationaliste Unipax, par rapport à leur poids démographique à l’échelle planétaire. Détail amusant, le jeune capitaine de l’aérosub Éridan s’appelle… Jacques Villeneuve. D’après ce qu’on en voit dans cet épisode, il semble compléter ses missions, lui… [DS]

  • Source : La Décennie charnière (1960-1969), Alire, p. 90-92.

Références