À propos de cette édition

Éditeur
Camédu
Genre
Fantastique
Longueur
Novelette
Format
Livre
Pagination
77
Lieu
Sainte-Foy
Année de parution
1990

Résumé/Sommaire

Le jeune Shawksa désire capturer les Quatre Éléments, qui doivent révéler à celui qui les capture un conte qu’ils sont seuls à connaître. Il se met en quête, et par sa ruse et son courage, s’empare un à un des éléments. Accompagné contre son gré dans sa quête par un étrange lynx, Shawksa se rendra jusqu’à la Terre de Feu et y fera la rencontre d’une shaman qui lui expliquera la signification du conte. Le lynx reprendra alors sa forme originelle, celle de Rosée d’Aube, une belle jeune femme transformée par la magie d’un sorcier. Shawksa et elle vivront heureux ensemble.

Commentaires

Un petit livre qui m’a surpris : non seulement est-il lisible au sens purement visuel (ce qui n’est pas forcément la norme chez les petits éditeurs), mais encore le contenu a-t-il un charme réel.

Francyne Lessard réussit la plupart du temps à maintenir un style agréable, qui reste dans la tradition du conte. Il lui arrive de flancher pendant une ou deux phrases maladroites ou confuses, mais ce n’est jamais que momentané ; n’empêche qu’on aurait souhaité que la direction littéraire impose un dernier polissage.

Le périple de Shawksa, même s’il n’est pas d’une originalité à tout casser, est assez bien imaginé. J’aime que son voyage l’amène jusqu’à l’extrême sud des Amériques (la Terre de Feu) ; cette intégration des connaissances géographiques modernes à la trame du conte est un choix très heureux.

Les explications de la shaman à la fin donnent la morale du conte ; je la trouve un peu curieuse : « [T]out provient de la même force supérieure qui est amour à l’état pur et reprend infiniment vie. […] Tout renaît sous une autre forme […] ». Nous sommes restés jusque-là essentiellement dans une atmosphère amérindienne (même le séjour de Shawksa parmi les peuples sud-américains s’y harmonise sans problème) ; mais cette Grande Vérité me semble jurer. La quatrième de couverture nous apprend que l’auteure « exprime ses croyances » dans ce livre. L’hybridation de la métempsycose orientale et du monothéisme chrétien semble avoir beaucoup gagné en popularité ces temps-ci. Mais cette religion de Blancs est-elle à sa place dans le cadre d’un récit se déroulant des siècles avant la colonisation chrétienne des Amériques ?

En fin de compte, Shawksa et le conte secret se défend honorablement, surtout qu’il s’agit d’un premier livre pour Francyne Lessard. Sa simplicité le destinerait davantage aux adolescents qu’aux adultes, mais il reste d’une lecture plaisante. [YM]

  • Source : L'ASFFQ 1992, Alire, p. 288-289.

Prix et mentions

Prix Camédu 1990