À propos de cette édition

Éditeur
PUBLIQ
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Solaris 134
Pagination
7-19
Lieu
Beauport
Année de parution
2000
Support
Papier

Résumé/Sommaire

En 2003, la firme Psychem effectue des tests cliniques sur des sujets humains en vue de commercialiser un nouveau médicament, l’Hypnol, qui procure en une heure et demie de sommeil intensif le même repos que huit heures de sommeil ordinaire. Il y a toutefois un hic : certains rapports signalent un accroissement de la violence conjugale qui pourrait être relié à l’ingestion de l’Hypnol. Malgré ce doute, la Psychem décide d’enclencher la phase finale des tests. John Meecy, un père de famille qui s’est porté volontaire pour ces derniers essais, se montre tout d’abord enchanté du temps que lui fait gagner l’Hypnol. Mais, peu à peu, des problèmes surgissent dans sa vie : Tom, son fils de quatre ans, se plaint de grattements sous son lit et ne peut plus dormir la nuit, le chat de la famille meurt mystérieusement, puis sa femme est assassinée…

Commentaires

Le principal mérite de Luc-André d’Aragon avec cette nouvelle est d’avoir su construire un suspense très efficace. En effet, entre l’insomnie du chat, l’insomnie de Tom et les grattements sous son lit, la mort du chat, la mort de l’épouse de John vraisemblablement assassinée par son fils de quatre ans, le lecteur est perplexe : quel peut bien être le lien entre tous ces phénomènes et le traitement de John à l’Hypnol ? L’explication tant attendue ne s’avère malheureusement pas satisfaisante et la chute de la nouvelle n’est pas à la hauteur de ce que le texte laissait présager.

Aucune des hypothèses imaginées par l’auteur ne tient la route. Si John est effectivement le meurtrier, les grattements sous le lit de Tom restent inexpliqués, de même que l’insomnie et la mort du chat. Si John n’est pas le meurtrier et si ce qu’il dit est vrai, à savoir que des parasites tapis au seuil d’un autre univers, et profitant des périodes sans rêves des humains pour observer leur monde, sont responsables de la mort de sa femme et du chat ; s’il est vrai qu’ils auraient tué ces derniers pour avertir les humains qu’ils ne veulent pas de l’existence d’une substance qui supprime la période de sommeil sans rêves les privant ainsi de leur fenêtre d’observation sur l’univers humain, alors les grattements sous le lit de Tom s’expliquent de même que l’insomnie et la mort du chat, mais l’explication reste faible.

Comment des parasites habitant un autre univers auraient-ils pu se transporter physiquement dans le nôtre, comment auraient-ils pu franchir leur fenêtre d’observation ? Et s’ils ont été en mesure de le faire, pourquoi désormais auraient-ils besoin de la période sans rêves des humains ? Tout se passe comme si l’auteur avait voulu étayer les deux hypothèses à la fois (John coupable – parasites coupables), intégrant ainsi dans son texte des éléments qui, réunis, rendent malheureusement invraisemblables les deux théories.

Une idée de départ originale, la qualité de la langue, l’évidente érudition de l’auteur et un climat de suspense soutenu ne parviennent pas à faire oublier la faiblesse de l’argumentation. Bref, un texte qui, malgré de belles qualités, se mine lui-même de l’intérieur. [SN]

  • Source : L'ASFFQ 2000, Alire, p. 9-10.

Prix et mentions

Prix Solaris 2000