À propos de cette édition

Éditeur
Vermillon
Titre et numéro de la collection
Marie-Louve - 3
Genre
Fantastique
Longueur
Novella
Format
Livre
Pagination
127
Lieu
Ottawa
Année de parution
1996
ISBN
9781895873351
Illustration

Résumé/Sommaire

Au royaume de Chanterelles, le calme est revenu depuis que le terrible sorcier Iblis a été scellé dans le portrait de granit avec ses filles, les sorcières Émeraude et Séléna. Damien et Olivier, les jumeaux de la reine Opaline et de Sébastien, vont bientôt fêter leur septième anniversaire. Marie-Louve, la sœur de Sébastien, toujours aussi farouchement indépendante et célibataire, a de nouveau refusé sa main au Chevalier Guy qui l’a aidée à sauver Chanterelles six ans plus tôt. Or Damien, l’enfant qui a failli être sacrifié par Iblis à cette occasion et qui a séjourné au Royaume des fées, libère par accident le sorcier et ses filles en utilisant le pouvoir du joyau de l’immortalité. Lui-même se retrouve prisonnier du Grand livre de la vérité au grand désarroi de ses parents.

Iblis, désireux de se venger et de contrôler Chanterelles, même au prix de sa destruction, projette de jeter sur le royaume des nuages de pluie empoisonnée. Informée du danger par Séléna, Marie-Louve quitte le royaume en compagnie de Barnabé, un chat magique, et de cinq de ses amis félins. Ensemble, ils navigueront sur les eaux dangereuses du Lac aux doigts, endroit où serait maintenant caché le joyau de l’immortalité, seul artefact capable d’arrêter Iblis à tout jamais. Grâce aux pouvoirs de ses amis à quatre pattes, Marie-Louve triomphera des pièges cachés dans chaque embouchure du Lac aux doigts et trouvera Zara, la fée des jardins, détentrice du joyau de l’immortalité. Avec l’aide de la fée, l’indépendante jeune femme réussira à sauver son neveu Damien et Chanterelles. Elle trouvera aussi enfin elle-même sa voie dans le monde.

Commentaires

Troisième titre d’une série consacrée à Chanterelles, mais avant tout au personnage de Marie-Louve, Les Sorcières de Chanterelles est un roman court et très chargé à la fois. Le style de l’auteure est télégraphique, direct. Les événements se suivent à un rythme rapide, si bien que Nancy Vickers ne prend pas le temps de nous plonger dans une atmosphère, ce qui aurait pu être très agréable vu la densité du royaume qu’elle a mis en place. Son récit en est un d’aventures, mais il souffre de cette cascade de péripéties sans fin.

L’intrigue, située chronologiquement six ans après la fin du tome précédent, est en droite ligne avec le reste de la série, quoiqu’elle puisse se lire de façon parfaitement indépendante, ce qui est en soi remarquable. D’ailleurs, la simplicité du style n’est pas un défaut étant donné le nombre de détails que contient l’intrigue : Chanterelles est un royaume complexe et élaboré et si l’auteure se concentre sur les multiples rebondissements que vivent les personnages dans leur quête, elle bâtit autour d’eux un univers de façon très épurée. Le nombre de détails ne noie pas l’intrigue. Par contre, malgré toutes ces péripéties, il n’y a pas vraiment de montée dramatique en cours de route. On est plongé dans l’action dès le départ et le rythme est maintenu tout au long, sans moments de repos ou de tension, ce qui détonne un peu compte tenu du genre.

Marie-Louve est un personnage très intéressant : indépendante, volontaire, elle ne veut pas d’homme dans sa vie (très rare dans les romans de fantasy !) et trace son chemin l’épée à la main. Tout, de son caractère à son habillement, témoigne de ce désir d’indépendance. D’ailleurs, si elle très bien incarnée, les personnages secondaires ont l’air un peu falots à côté d’elle. Leur rôle se limite à ce qui est strictement utile à l’histoire, rien d’autre. On aurait pu les croire en carton rien que pour cette raison, mais non, quoique certains personnages se tiennent tout juste sur la ligne de démarcation. Parmi eux, les chats. Leur rôle est d’être là et de faire les félins tout au long du roman. Malgré tout, ils sont essentiels à l’intrigue, car ce sont eux qui viendront à bout des épreuves du Lac aux doigts, avec une relative facilité d’ailleurs. À chaque embouchure, un chat quittera l’embarcation et grâce à son charisme magique, il réussira à vaincre là où des épées (dont celle de Marie-Louve) ne peuvent rien faire.

En mêlant les fées, le surnaturel et la magie, il aurait été raisonnable d’anticiper une fin de conte de fées avec une héroïne qui convole en justes noces. C’est tout le contraire qui se produit. Marie-Louve choisit son destin et celui-ci n’est pas de vivre à Chanterelles avec son frère et sa famille, mais bien dans le monde surnaturel, aux côtés des fées et ce, sans homme. Elle n’emmènera avec elle que Barnabé, le chat magique. Une fin qui sort de l’ordinaire, mais qui est tout à fait cohérente avec le personnage. [MC]

  • Source : L'ASFFQ 1996, Alire, p. 202-204.