À propos de cette édition

Éditeur
Horrifique
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Horrifique 25
Pagination
38-43
Lieu
Mistassini
Année de parution
1998
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Trois adolescentes se moquent d’un clochard. Il les inquiète en leur disant qu’elles s’appuient sur un chêne maudit. À leur demande, il leur raconte que cet arbre servait autrefois de gibet aux loups abattus.

Dans les années 1960, un homme était surnommé le « louvetier » parce qu’il avait piégé un loup, animal devenu rarissime. Cependant, cet homme avait raconté qu’il avait été entouré par une dizaine de loups et qu’une sorcière, reconnaissable aux grelots à ses chevilles, semblait les diriger. Le lendemain de son récit, on découvrit le cadavre du louvetier dont le cœur avait été enlevé. L’enquête ne révéla rien, mais le vieux conteur avait trouvé des morceaux de miroir sur les lieux, ce qui est la marque du passage d’une sorcière.

Le clochard se tait et quitte le parc. Les trois filles font des plaisanteries sur les révélations du vieil homme jusqu’à ce qu’elles entendent des bruits de grelots qui tintent.

Première parution

Sorcières de Coaticook (Les) 1996

Commentaires

Ce texte s’inscrit dans des canons plutôt traditionnels du fantastique et s’apparente fortement à la structure légendaire : un auditoire incrédule qui écoute une histoire racontée par un vieil homme marginal qui rapporte lui-même les propos d’un autre personnage qui fut victime de l’aventure. Cet enchâssement des histoires et le caractère équivoque des personnages concernés créent l’incertitude quant à la véracité des événements. La résistance rationnelle à cette histoire insolite est assumée par les jeunes, ce qui est assez représentatif de la dégradation des croyances en cette fin de siècle. Cela permet à l’auteur de concrétiser, en dépit de ce fait, l’objet même de la croyance par le son des grelots.

Il y a beaucoup d’éléments dans ce court récit : on peut se demander si la présence des morceaux de miroir est essentielle puisqu’elle donne lieu à une explication supplémentaire qui n’est qu’accessoire. Le tintement des grelots aurait amplement suffi. De plus, le discours du clochard sonne un peu neutre, voire littéraire, et il en ressort une impression de fausseté ou d’incohérence. Cela rend le personnage encore plus mystérieux qu’il ne l’est déjà ou simplement moins crédible. [AL]

  • Source : L'ASFFQ 1998, Alire, p. 128-129.