À propos de cette édition

Éditeur
Fides
Genre
Science-fiction
Longueur
Roman
Format
Livre
Pagination
223
Lieu
Montréal
Année de parution
1987
Support
Papier

Résumé/Sommaire

En 2137, sur Clog, planète bleue gravitant autour de Proxima du Centaure, colonisée par les Terriens, Sprotch, concierge en chef au palais de l’Empereur, doit trouver un tuyau de remplacement pour éviter une gigantesque inondation. Mais ce modèle de tuyau en argium, métal plus précieux que l’or, a été retiré du marché parce qu’il se désagrégeait au contact de l’antimatière sécrétée par une variété de coléoptères vivant dans les lieux humides. S’ensuit une série d’aventures qui amènent Sprotch à mettre au jour une vaste conspiration à l’échelle interplanétaire.

Commentaires

L’auteur précise à l’endos de la couverture que « ce texte doit se lire avec une constante touche d’humour, c’est fondamental… ». Effectivement, l’auteur n’en manque pas. Il reconnaît Achille Talon comme son maître spirituel et le ton de ce personnage est en effet présent dans chaque page. Les références à l’univers de la BD abondent, que ce soit au niveau du langage, où on a l’impression de lire des pages entières de bulles, de la couverture – un personnage s’apparentant à Tintin suivi d’un Milou transistorisé – et de quelques autres allusions. On trouve aussi des clins d’œil à Saint-Exupéry, une utilisation de citations latines et du vieux français style XVe siècle. Drolet ne manque pas d’imagination, ni de vocabulaire, ni d’adjectifs, ni d’images même si certaines frôlent parfois le cliché.

Le récit roule rondement, alignant les rebondissements, une catastrophe n’attendant pas l’autre, alliant moult détails et descriptions concernant la société de Clog qui sont autant de références à notre propre société et à ses travers, ses gadgets, ce qui donne au livre un aspect satirique et de critique sociale. Tout cela sans négliger le rythme de la narration ni le sens de l’aventure. Drolet tient ainsi son lecteur en haleine jusqu’au dernier point d’exclamation, dans la mesure où on ne craint pas les avalanches de mots ; des mots d’ailleurs qu’il organise de manière assez délirante dans la page selon les circonstances et les climats à rendre, se servant de multiples variétés de caractères et de toutes les ressources de la typographie. Il use et abuse des notes en bas de page pour informer, préciser, voire apostropher cavalièrement son lecteur un peu comme San-Antonio le fait. Une réserve toutefois pour les fautes d’orthographe qui parsèment le texte et atteignent même la bulle de l’illustration de couverture : « … nous sommes indemmes… ». Tout cela aurait pu être évité par un travail de correction un peu plus sérieux.

Bref, ce roman sans prétention, écrit par un jeune auteur qui n’a pas froid aux yeux, plaira probablement aux adolescent(e)s par sa jeunesse, sa fraîcheur, son aspect caricatural, son esprit d’aventure, son humour, son rythme alerte, et leur procurera quelques bonnes heures d’évasion.

Alors, attention les jeunes, tous à vos dictionnaires parce que le vocabulaire de l’auteur dépasse le niveau culturel du Quins-toé ! national. [LSP]

  • Source : L'ASFFQ 1987, Le Passeur, p. 77-78.

Prix et mentions

Prix du Lieutenant-gouverneur du Québec 1987

Références

  • Lortie, Alain, Solaris 75, p. 57.
  • Martel, Réginald, La Presse, 04-05-1987, p. A 12.
  • Mativat, Daniel, imagine… 43, p. 120-121.
  • Pittet, Danielle, Québec français 67, p. 93.
  • Plaisance, Gilbert, Lurelu, vol. 10 n˚ 3, p. 11.
  • Voisard, Anne-Marie, Le Soleil, 02-05-1987, p. C-10.