À propos de cette édition

Langue
Français
Éditeur
Alire
Titre et numéro de la collection
Romans - 15
Genre
Fantastique
Longueur
Roman
Format
Livre
Pagination
429
Lieu
Beauport
Année de parution
1998
ISBN
9782922145175
Support
Papier+
Illustration

Résumé/Sommaire

Paul Lacasse est un vieux psychiatre blasé, pour qui la profession qu’il pratique depuis 25 ans ne présente plus de surprises. Au début de sa carrière, il a voulu chercher le mal qui habitait ses patients, il a côtoyé les pires criminels psychopathes, mais il a failli y rester et maintenant, il n’exerce plus son métier que machinalement. En fait, il vit en général aussi de manière automatique, si bien que sa vie personnelle est en train à son tour de s’étioler. Jusqu’à ce que Thomas Roy fasse son entrée dans sa vie.

Ce dernier, avant de tenter de se jeter par la fenêtre, s’est coupé soigneusement les doigts d’une main, puis ceux de l’autre. Ce geste insensé attire l’attention de Lacasse, mais surtout celle de sa jeune collègue Jeanne Marcoux. Car, voyez-vous, celle-ci est friande de récits d’horreur et Roy n’est pas un patient ordinaire : il est écrivain et c’est parce qu’il sentait la menace exercée par ses écrits qu’il a tenté de se suicider. Mais cela, les deux médecins ne l’apprendront pas tout de suite car Roy est en état catatonique. Et il ne s’éveillera que pour semer le chaos ; autour de lui, tout ne sera bientôt que violence et sang répandu.

À mesure qu’il reprendra contact avec le monde, la vérité se fera jour. Il faut dire que Lacasse et Marcoux, aidés d’un journaliste de la presse jaune, très désagréable mais qui a flairé une affaire hors du commun et qui est sur les traces de l’écrivain depuis un certain temps, mèneront une petite enquête en parallèle qui les entraînera bien au-delà du récit habituel du poète tourmenté. Roy, en effet, n’écrit pas à partir de la réalité, c’est bel et bien la réalité qui part directement de lui et essaime tout autour de lui. C’est le mal absolu qui, comprend Paul Lacasse, issu directement de son imaginaire, conditionne et s’inspire du travail de Roy. Le seuil annoncé dans le titre est celui où Lacasse s’avancera à sa plus grande horreur, mais en étant toujours réveillé de son cauchemar au moment où il allait ouvrir la porte.

Commentaires

Tout cela, Patrick Senécal nous le raconte dans un récit linéaire et à focalisation fixe, mais à l’aide d’une narration énergique qui, hormis le flash-back de la tentative de suicide de Thomas Roy et celui de l’accident professionnel de Lacasse, suit l’ordre chronologique des événements. Il en résulte un roman conventionnel, mais tout à fait efficace. Patrick Senécal a bien fait sa recherche, et son récit est parsemé de brèves anecdotes sanglantes qui sonnent vrai. Tout en respectant les règles du genre et en dosant bien les éléments réalistes et les éléments horrifiques, l’auteur inscrit également résolument son récit dans un contexte québécois. Les noms sont québécois, Montréal est très présente, et des toponymes réels sont utilisés.

Je serais tentée de dire que c’est Stephen King rencontrant Maurice Dantec. Horreur et réalisme. Comme l’un et l’autre, l’auteur ne craint pas d’aller très loin dans la description des atrocités, et comme eux il ancre sa fiction dans un contexte très familier. Même si son récit est moins syncopé que ceux de King et même si son histoire a une étendue moins vaste que celles de Dantec, Patrick Senécal semble être à l’écoute de ses contemporains et vouloir s’inscrire dans les courants actuels.

Sans transfigurer le genre, Patrick Senécal nous offre dans Sur le seuil une petite histoire délicieusement atroce. Le mystère qui peu à peu se déplie sous nos yeux est crédible (toutes proportions gardées) et j’ai personnellement tourné les pages frénétiquement pour y pénétrer toujours plus à fond. À la fin du roman, l’auteur y va très fort dans la fureur et la boucherie. Et c’est aussi un peu pour ça qu’on lit des romans d’horreur. Cela dit, l’auteur recule juste avant la fin en refusant que Paul Lacasse lève le voile sur le mal absolu. Mais les auteurs aussi ont droit à leurs seuils de… pudeur. [SBé]

  • Source : L'ASFFQ 1998, Alire, p. 153-155.

Références

  • Bérard, Sylvie, Lettres québécoises 94, p. 31-32.
  • Champetier, Joël, Solaris 132, p. 45.
  • Deslauriers, Annie, Filles d'aujourd'hui, automne 1998, p. 60.
  • Fortier, Christine, Voir (Montréal), 03/09-09-1998, p. 38.
  • Francœur, Martin, Le Nouvelliste, 10-10-1998, p. 7.
  • Fugère, Jean, Le Journal de Montréal, 06-06-1998, p. 18.
  • Lachance, Lise, Le Soleil, 09-08-1998, p. B-10. 
  • Laplante, Laurent, Nuit blanche 72, p. 22-23.
  • Mercier, Claude, Proxima 4, p. 70-71.
  • Péan, Stanley, La Presse, 28-10-2001, p. B1 et B2.
  • Péan, Stanley, Ici Montréal, 04/11-06-1998, p. 19.
  • Prince, Gérald, La Tribune, 19-06-1998, p. C7.
  • Sergent, Julie, Lettres québécoises 113, p. 24.