À propos de cette édition

Éditeur
Trait d'union
Genre
Fantastique
Longueur
Novella
Format
Livre
Pagination
121
Lieu
Montréal
Année de parution
1999
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Aurore, âgée de seize ans, rencontre Ethan qui est originaire d’Écosse. Elle file le parfait amour avec lui jusqu’au jour où il se lance dans une brillante carrière en informatique. Le goût de l’argent et le mode de vie de type jet-set d’Ethan l’éloignent d’elle. Aurore tombe ensuite amoureuse d’un Français, Nelligan, qui l’encourage dans sa carrière d’artiste peintre. Elle rencontre par hasard la propriétaire d’une galerie d’art qui lui propose de présenter une exposition de ses œuvres. Elle accepte et obtient un succès fou. Elle se marie avec Nelligan. Tous ces merveilleux événements ont cependant été orchestrés par Arnold, l’ange d’Aurore. À la fin, elle contracte une maladie qui la rend aveugle avant de la tuer. Elle devient un ange à son tour.

Commentaires

Faut-il se réjouir de ce que les petites maisons d’édition peu connues soient ouvertes à la possibilité de publier des romans appartenant à la science-fiction et au fantastique ? Si je me fie à ce que j’ai lu dernièrement, je serais tenté de répondre non. Ces maisons n’ont pas conscience de ce qui constitue l’essence et l’originalité de ces genres. En général, les romans qu’elles publient ne contiennent qu’un ou deux éléments fantastiques ou science-fictionnels éparpillés dans des histoires par ailleurs tout à fait réalistes. Sur les ailes d’un ange est la preuve qu’à peu près n’importe qui possède une chance égale de publier à peu près n’importe quoi. C’est une bonne nouvelle pour les auteurs débutants, mais une mauvaise pour les vieux lecteurs comme moi. Après tout, nous vivons dans une société démocratique, chacun a le droit de s’exprimer même s’il n’a rien à dire.

Ce livre, c’est du roman Harlequin et rien d’autre. Pire même, car lorsqu’il y a des conflits entre les personnages, ils sont décrits avec si peu de passion qu’on n’y croit pas vraiment. En prime, un ange qui se présente sous trois formes : d’abord une sorte de poupon avec des ailes (genre Cupidon), ensuite un chien berger et, pour terminer, une directrice de galerie d’art. Arnold plane sur la vie d’Aurore et fait en sorte que son existence soit à peu de choses près parfaite, allant toujours dans la bonne direction sans que Madame ait beaucoup d’efforts à faire. D’ailleurs, la dédicace du roman se lit comme suit : « À mes anges, proches et précieux, tout simplement parce qu’ils existent. » Cela en dit long. Ce roman semble avoir été écrit par une jeune personne qui n’a jamais eu de problèmes majeurs à part peut-être quelques peines d’amour. Dommage que les anges ne soient pas tous aussi efficaces. Certains devraient être mis à la porte.

Je ne nie pas l’existence des anges, bien au contraire, mais cette vision d’eux comme étant des espèces de divinités tutélaires qui nous protègent m’apparaît profondément naïve. La vie elle-même se charge de nous rappeler que ce n’est pas le cas. C’est une vieille idée qui devrait normalement avoir fait son chemin, mais il semble qu’il y ait encore pas mal de personnes qui y croient. Je ne sais pas si l’auteure a vu Les Ailes du désir de Wim Wenders, mais si oui, elle n’en a tiré aucune leçon.

Pour terminer sur une note positive, il faut admettre que l’écriture est impeccable. Marie-Chantale Gariépy pourrait devenir une bonne écrivaine si un jour elle trouve quelque chose d’intéressant à dire. Ce n’est pas que l’optimisme et la foi inébranlable en la vie soient méprisables en soi, ce sont des valeurs estimables même, mais il faudrait pouvoir les étayer de façon plus sérieuse et originale, autrement qu’en utilisant des poncifs. [DJ]

  • Source : L'ASFFQ 1999, Alire, p. 73-75.