À propos de cette édition

Éditeur
Le Soleil
Genre
Science-fiction
Longueur
Courte nouvelle
Paru dans
Le Soleil, 27 décembre
Pagination
B-4
Lieu
Québec
Année de parution
1986
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Le soir de Noël de l’an 1999, Joseph est conduit à l’hôpital. Il est le premier homme qui doit donner naissance à un enfant. Ce sera un garçon aux yeux bleus et aux cheveux bruns bouclés. À son réveil, Joseph voit qu’il a accouché d’une fille et en meurt d’étonnement.

Commentaires

Cette fiction de Nicole Beaulieu est avant tout un prétexte pour réfléchir sur le sens de la fête de Noël. Elle a d’ailleurs été publiée dans les pages du Soleil sous la rubrique Point de vue. La grossesse de Joseph incite en effet le personnage à se remémorer ses Noëls d’enfant. L’auteure déplore la commercialisation qui entoure cette fête et qui a détruit la tradition du passé. Elle est la mauvaise conscience des nantis en rappelant que la faim dans le monde, la solitude et la guerre n’ont pas été vaincues par la science.

D’ailleurs, qu’a réussi la science ? La nature a déjoué ses prévisions en donnant une fille à Joseph, comme si le renversement des rôles (la mère procréatrice remplacée par le père porteur du fœtus) devait chambarder l’enseignement fondamental du christianisme (le Messie n’étant plus du sexe masculin mais du sexe féminin).

Le texte de Nicole Beaulieu reste à la surface des choses, particulièrement en ce qui concerne la redéfinition du mythe de la Nativité, et n’étonne aucunement en matière médicale quand on a déjà lu Le Dernier Recours de Christine L’Heureux. L’idée de base de ce roman était justement de décrire le comportement physiologique et psychologique d’un homme enceint. Je me rappelle aussi une nouvelle de Jean-Pierre April qui date de plusieurs années, « Le Miracle de Noël ».

Mais l’écriture, comme la nature, réserve parfois des surprises. Sans doute Nicole Beaulieu a-t-elle été la première étonnée d’avoir écrit un texte de fiction alors qu’elle devait livrer un article ou un témoignage de circonstance sur l’esprit des Fêtes. [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1986, Le Passeur, p. 28.