À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Un robot naufragé sur une planète de sable entreprend d’explorer les environs. Il découvre un bâtiment abandonné sur la façade duquel il peut lire : « Produits Naturels Modernes ». Au cours de sa visite des lieux, il actionne une manette qui remet en marche le mécanisme de fabrication d’un produit qui affole le robot.
Commentaires
Depuis quelques années, Michel de Celles entretient un contact ténu avec ses lecteurs. Deux ou trois nouvelles, juste pour se rappeler à leur mémoire. Discret, il se tient en marge du milieu littéraire.
Sa nouvelle, « Survie », repose sur une chute finale qu’il ne faut pas dévoiler. Comment en parler ? Disons que de Celles pratique une stratégie du dévoilement lent qui ne manque pas d’efficacité. Cependant, sa nouvelle étant avant tout descriptive, il n’y a aucune émotion qui passe, si ce n’est la panique passagère du robot à la toute fin. Sa condition ne nous incite guère à l’empathie. À cet égard, la nouvelle parue dans XYZ, « Tableaux d’une exposition », est beaucoup plus saisissante, sans compter qu’elle se double d’une charge féroce.
Pour moi, chaque texte de fiction fait partie d’un tout. Il existe des liens, souterrains ou apparents, qui relient ces textes entre eux. C’est ce qu’on appelle une œuvre. Le texte isolé prend souvent une signification grâce à celle-ci. Mais un écrivain qui publie rarement, qui n’a pas encore, peu s’en faut, une œuvre, comment juger de la valeur de ses textes, surtout quand ils sont courts ?
Il faudra plus que des nouvelles de la densité de « Survie » pour construire une œuvre. Mais peut-être l’auteur n’a-t-il pas cette prétention ? Ce serait dans la logique des choses pour un écrivain du dimanche qui s’adonne à des exercices de style. On n’en continuera pas moins de le lire avec un certain plaisir. [CJ]
Source : L'ASFFQ 1990, Le Passeur, p. 46.