À propos de cette édition

Éditeur
Association des Écrivains du Centre du Québec
Genre
Fantastique
Longueur
Novelette
Paru dans
In extremis
Pagination
1-25
Lieu
Drummondville
Année de parution
1989
Support
Papier

Résumé/Sommaire

René Sinclair s’adresse au docteur Jack Simmons afin de parler à sa femme décédée car celui-ci possède un téléphone « branché sur l’au-delà ». Après une tentative avortée, Sinclair réussit à parler à sa femme Manon et lui avoue qu’il l’a trompée. Celle-ci lui fait la même confession. Furieux, Sinclair veut s’en prendre au docteur qu’il rend responsable de son humiliation.

Commentaires

Je me souviens d’une émission de télévision qui passait quand j’étais adolescent. Il s’agissait de découvrir parmi trois invités inconnus qui se présentaient sous le même nom lequel répondait véritablement au nom et à la profession annoncés. L’émission s’appelait, je crois, Qui dit vrai ?

L’auteur du « Téléphone de Jack Simmons » n’est pas le vrai Alain Bergeron, celui qui a écrit des nouvelles (« Bonne fête, Univers », « Les Crabes de Vénus regardent vers le ciel ») et un roman remarquables. On s’en rend compte rapidement.

Pour un auteur débutant, il n’est pas facile de maîtriser l’art du dialogue. Or, Bergeron utilise abondamment ce procédé dans sa nouvelle mais souvent, ses personnages parlent pour ne rien dire. L’assistant du docteur Simmons demande à Sinclair s’il a eu de la difficulté à trouver la maison de son patron. Sinclair répond qu’elle est bien protégée par les arbres. L’assistant enchaîne en demandant : « C’est votre première visite, je crois ? »

En outre, la réaction de Sinclair qui se fâche contre le docteur parce qu’il vient d’apprendre qu’il est cocu n’est pas très crédible.

L’idée d’un téléphone qui permet de communiquer avec des personnes dans l’au-delà aurait pu être amusante si elle avait été mieux exploitée. Ainsi, Bergeron aurait pu nous proposer une vision sommaire de ce lieu propre à stimuler l’imagination. Malheureusement, le contenu de la conver­sation demeure d’une banalité affligeante.

Une nouvelle ne fait (ou ne défait) pas une carrière, certes, mais elle peut contribuer à l’amorcer. Alain Bergeron n’en est pas encore rendu là, de toute évidence. [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 29.