À propos de cette édition

Éditeur
La courte échelle
Titre et numéro de la collection
Roman + - 14
Genre
Science-fiction
Longueur
Novella
Format
Livre
Pagination
159
Lieu
Montréal
Année de parution
1991
ISBN
9782890211490
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Lors d’une fugue, Isabelle, seize ans, se fait recueillir par Antoine de Boissy,
un très bel homme d’une trentaine d’années semble-t-il. Celui-ci habite une vaste demeure entourée d’un complexe scientifique. Ses recherches sur le processus de vieillissement cachent en fait des expériences sur la création de supercombattants, conçus à partir de délinquants, et ayant pour but de protéger les Surhommes, ces êtres supérieurs, tel Hitler ou… Antoine ! Elles servent évidemment aussi à prolonger l’espérance de vie des Surhommes.

Les premiers essais d’Antoine ayant échoué, il en est résulté des monstres au cerveau atrophié – les Simiesques –, dont M’ling, son serviteur. Horrifiée par ces découvertes, et parce qu’elle se sait en train de subir le traitement mis au point par Antoine, Isabelle tente de s’enfuir en demandant l’aide de Georges, le lieutenant des soldats. Mais Antoine, qui vieillit de plus en plus rapidement (après tout, il a plus de soixante-dix ans), démasque le complot et envoie les Simiesques à leur poursuite afin qu’ils périssent dévorés.

Les deux jeunes gens parviennent toutefois à s’échapper. En apercevant les Simiesques, l’armée de combattants décide de se soulever contre son chef et Antoine se voit acculé au suicide. La police, qui investit les lieux et tente d’étouffer l’affaire – la présence d’un camp nazi à proximité d’une ville faisant les régals de la presse –, constate alors qu’Antoine de Boissy ne possédait aucun papier permettant de l’identifier. Officiellement, il n’a jamais existé.

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Commentaires

Dans Terminus cauchemar, la narration des événements se fait par le truchement du journal intime d’Isabelle. Ce mode de narration, qui s’avère souvent efficace, désamorce ici le tragique de l’histoire, et il me semble qu’il eût été préférable d’en privilégier un autre. En effet, l’utilisation du passé établit une distance entre le moment de la narration et le déroulement des événements, de sorte que le lecteur se sent étranger à l’action et ne partage guère l’horreur grandissante de la jeune adolescente. Il assiste au drame sans y adhérer vraiment.

De plus, l’héroïne, quoique très futée à l’occasion (peu de jeunes filles de seize ans soupçonneraient à la seule vue de Mein Kampf de Hitler être en présence d’un fou dangereux !), n’est guère attachante : ses nerfs, mis à rude épreuve et détraqués, flanchent la plupart du temps (cris, larmes, pertes de connaissance, vomissements, etc.). En fait, le personnage ayant le plus de potentiel, parce que plus nuancé, est Georges. Il ne joue malheureusement qu’un rôle secondaire dans l’intrigue.

M’ling, pour sa part, fait figure de chien fidèle et inspire la pitié. La scène où Isabelle lui demande d’enlever son masque pour convaincre Georges du danger est une des plus réussies et des plus émouvantes. Un beau moment dans le roman. Le serviteur paiera cependant de sa vie son dévouement envers Isabelle. Quant au personnage d’Antoine, il est particulièrement bien campé. Côté parvient à créer un être obsessif, suspicieux, exalté, quasi mythomane. Il justifie à lui seul les excès de l’histoire.

Le fantastique, ici, tient essentiellement aux recherches scientifiques d’Antoine et ne réserve guère de surprises aux lecteurs, le sujet ayant déjà été exploité à satiété tant en littérature qu’au cinéma (Terminus cauchemar rappelle d’ailleurs fortement, entre autres, L’Île du Docteur Moreau). La fin est donc prévisible et, par conséquent, quelque peu décevante.

Enfin, si les descriptions sont rendues avec justesse et si le ton des personnages varie à la fois selon leurs caractères respectifs et selon la situation qu’ils vivent, tout en restant bien adapté aux adolescents, on ne retrouve pas ici le style savoureux de Denis Côté ni l’humour auxquels les autres romans de l’auteur – pensons à la série des Maxime ou encore aux Géants de Blizzard, pour ne nommer que ceux-là – nous avaient habitués. Un roman honnête, sans plus. [HM]

  • Source : L'ASFFQ 1991, Le Passeur, p. 61-62.

Références

  • Aubin, Anne-Marie, Lurelu, vol. 14, n˚ 2, p. 15.
  • Comeau, Liane, Des livres et des jeunes 39, p. 42-43.
  • Le Brun, Claire, imagine… 57, p. 92.
  • Martel, Julie, Solaris 96, p. 21.
  • Sarfati, Sonia, La Presse, 12-05-1991, p. C 5.