À propos de cette édition

Éditeur
Parti pris
Titre et numéro de la collection
Paroles - 67
Genre
Hybride
Longueur
Recueil
Format
Livre
Pagination
146
Lieu
Montréal
Année de parution
1984
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Commentaires

Ce recueil rassemble des nouvelles fantastiques qui sont autant de petits tableaux décrivant avec réalisme le milieu des laissés-pour-compte de la société montréalaise. Clochards, stripteaseuses, motards et autres ratés tentent de survivre de leurs magouilles, minant cette tour de Babel qu’est la métropole québécoise. Par la voie du fantastique servi à la sauce religieuse, Bibeau veut faire œuvre de salubrité publique.

Il faut reconnaître que l’auteur exploite là un thème original même si on peut aisément lui reprocher de piller sans vergogne tous les poncifs du genre et de faire flèche de tous bois. En cela, profondément traditionaliste, il n’en rate pas une : possession du démon, transformation en loup-garou, bacchanales, etc.

Mais ces sujets des plus classiques ont un accent québécois, ce qui est inhabituel. Cet attachement de Bibeau à la québécitude lui suggère l’emploi du cadre urbain et du vécu actuel de la société.

Malheureusement, son œuvre est desservie par son incapacité à changer de recette. Qu’il raconte n’importe laquelle de ses histoires, la construction demeure toujours la même. Chacun de ses personnages passe d’un cadre très réaliste à une plongée au sein du fantastique où il semble devoir s’y perdre irrémédiablement. Il s’en tire in extremis, en y laissant tout de même quelques plumes : narrations à l’infini d’un même thème, d’une même obsession.

Pire encore. L’écriture de Bibeau est d’une pauvreté et d’une banalité désolantes. Aucune surprise alors que les clichés pullulent et réduisent l’intérêt à la portion congrue. La quantité de fautes et de coquilles dépasse l’admissible. Une relecture s’imposait absolument. Parti Pris nous avait habitués à plus de sérieux.

Malgré tout cela, La Tour foudroyée ne laisse pas indifférent le lecteur. Chaque nouvelle contient certains rappels d’un passé révolu riche de tabous de toutes sortes que notre société s’est empressée de rejeter dans les limbes de l’histoire. Ce retour en arrière déclenche la curiosité et la passion qu’y met l’auteur révèle des inquiétudes et des obsessions rarement exposées dans la littérature québécoise d’aujourd’hui. Paul-André Bibeau fait figure d’auteur marginal dont l’imaginaire n’est pas à rejeter. [GG]

  • Source : L'ASFFQ 1985, Le Passeur, p. 218-220.

Références

  • Bergeron, Patrick, Dictionnaire des œuvres littéraires du Québec VII, p. 935-936.
  • Janelle, Claude, Solaris 64, p. 11-12.