À propos de cette édition

Éditeur
Trait d'union
Genre
Fantastique
Longueur
Roman
Format
Livre
Pagination
208
Lieu
Montréal
Année de parution
1999
ISBN
9782922572025
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Gérémie, Liane et Bus vivent dans un immeuble désaffecté d’un quartier laissé à l’abandon. Seule la tour circulaire qui domine le paysage urbain semble animée de quelque vie. Mais son accès en est gardé par les hommes-chiens dont les allées et venues sont pour le moins étranges. Des femmes sont régulièrement entraînées à la tour ; elles n’en ressortent jamais. Un soir, Gérémie tente de sauver une jeune victime prisonnière des hommes-chiens. En vain. Il est poursuivi à son tour. Il s’en tire grâce à Bus. Tous deux décident alors de percer le mystère de la tour. Pendant ce temps, dans un autre logement désaffecté du même quartier, Valoshe prend plaisir à disséquer vivants les petits animaux qu’il trouve. Jusqu’à ce qu’il se décide enfin à retourner là d’où il vient.

Commentaires

Où réside l’intérêt de ce roman de science-fiction ? Dans le propos ? Il est plus que ténu. Une tour mystérieuse, de cruels zombies en guise de gardiens, un propriétaire que l’on prétend monstrueux, trois compères insipides tellement ils sont stéréotypés, et un psychopathe en mal de sensations. Tous tournent à vide dans un monde déserté et totalement incohérent. Tout tourne à vide dans ce non-lieu de la fiction. Car il n’y a pas d’issue à ce roman. Le lecteur s’engage dans des avenues qui ne débouchent nulle part. L’auteur entrecoupe son intrigue principale – l’enquête sur la tour – de réflexions sur le concept même de la ville (origine, évolution, rôle, etc.). Ces digressions, d’un style maladroit et lourd, nous éloignent du sujet. Car de ville il est peu question dans ce roman. Nous circulons dans un univers parallèle (un quartier fantôme) complètement coupé de la réalité urbaine. Hormis les quelques personnages mis en scène, absolument personne ne traverse le quartier.

La Tour de Bunkoczy manque de consistance, de limpidité, de cohérence. On nous dit que les quartiers sont abandonnés mais les poubelles des ruelles débordent. À un moment de l’histoire, le trio de squatters déménagent leurs rares biens (petits objets, vêtements) ayant échappé à un feu allumé par leurs ennemis, les hommes-chiens. Ils transportent le tout dans un autre appartement abandonné. Liane s’empresse d’organiser le repas (c’est sa tâche, bien sûr, et c’est tout ce qu’elle semble capable de faire, hormis l’amour). Mais où s’est-elle approvisionnée ? Un réfrigérateur rempli et une cuisinière fonctionnelle les attendaient sur place ? Et puis, que dire du télescope dont se sert Gérémie pour observer la tour : muni d’un micro, il peut rapprocher les sons… Enfin, il y a les réactions superficielles de Liane, les longues descriptions inutiles et confuses de la tour, des bâtiments avoisinants et des tunnels souterrains. Et puis, quel intérêt un lecteur peut-il trouver à assister à la vivisection d’animaux vivants ?

Bunkoczy nous offre un roman inhabité, comme cette tour qu’il imagine. Le tout dans une langue douloureuse. Un vrai cauchemar. [RP]

  • Source : L'ASFFQ 1999, Alire, p. 40-41.

Références

  • Benoit, Élisabeth, La Presse, 13-06-1999, p. B 4.
  • Spehner, Norbert, Nuit blanche 79, p. 30.