À propos de cette édition

Éditeur
CSF
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Le Courrier SF 1
Pagination
28-32
Lieu
Brigham
Année de parution
1988
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Ils vivent d’un côté du fleuve, heureux, regardant les grands pylônes soutenir ces fils qui traversent vers cette autre rive inconnue. Un jour, Martine, Samuel et Jean-Luc empruntent un canot. Ils découvrent une ville, toute de pierres aux multiples teintes ou de bois naturels ou teints, et des gens, différents, mais gentils. Dans les rues, aucun véhicule. Sous cette ville, ils en trouveront une autre, asphalte et ciment et plastique, avec ses transports en commun. Mais les gens s’aperçoivent qu’ils sont étrangers, et Martine, Samuel et Jean-Luc prennent peur. Ils se retrouveront dans une étrange tour, invités d’une dame et de son enfant, qui les amènera bien loin à l’est, où ils passeront de nombreuses années, à apprendre, à écrire à leur famille, là-bas dans la réserve.

Commentaires

Esther Rochon a le don des atmosphères oniriques. Ici, on flotte comme en apesanteur et le courant de l’intrigue nous transporte tranquillement, rêveusement, d’un côté de la rive à l’autre, puis plus loin, vers les décou­vertes ambiguës de ce monde étrange.

Poésie en prose, prose poétique, poème à l’enfance, à l’innocence, rêves d’enfants rêveurs et innocence de l’inexpérience, tour à tour Esther Rochon nous rappelle que son univers est à l’onirisme ce que la fantasy est au conte merveilleux enfantin. Et grâce à cette écriture qui n’est pas sans rappeler Doris Lessing par ses constructions elliptiques, allusives et rigoureuses, elle rehausse la qualité de son imaginaire tout en se permettant des avancées audacieuses à la toute fin, laissant le lecteur au bord d’un précipice d’inter­rogations, non sans lui avoir, au passage, donné suffisamment de nourriture pour pouvoir contempler longuement ce gouffre final.

Une autre très belle nouvelle de celle que je pourrais définir comme la plus admirablement disruptive des écrivaines québécoises. [JPw]

  • Source : L'ASFFQ 1988, Le Passeur, p. 146-147.