À propos de cette édition

Éditeur
CSF
Genre
Fantastique
Longueur
Courte nouvelle
Paru dans
CSF 10
Pagination
6-7
Lieu
Brigham
Année de parution
1991
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Le philosophe arabe Ibn Sinâ Avicenne s’intéressait à la communication entre les oiseaux et semblait persuadé qu’on pouvait leur parler. Il avait eu deux songes annonçant la visite d’un grand aigle, songes qui le décidèrent à étudier pour s’élever au-dessus de sa condition modeste, puis à s’intéresser à l’ornithologie. Le narrateur lui imagine un troisième songe, au terme duquel un aigle l’aurait délivré de la tour où l’avaient enfermé les rivaux du sultan.

Commentaires

D’Ali Husayn Ibn Mich al’ Montagn on sait peu de choses, sinon qu’il naquit en 1954 à Montréal et qu’il fut une bonne partie de sa vie à l’emploi de la légendaire bibliothèque de Montréal, engloutie dans le séisme de 1992. On soupçonne qu’il a beaucoup écrit, mais seuls quelques fragments nous sont parvenus, dont l’exquis « Point Cassère » et ce bref « Traité des oiseaux ».

Dans ses nouvelles comme dans ses articles, al’ Montagn donne au lecteur des aperçus de son érudition et de sa curiosité intellectuelle qui paraissent sans limites. Et ce, sans la moindre vantardise, la modestie étant l’une des qualités de l’honnête homme. (Est-ce vraiment un hasard si, à quatre siècles de distance tout juste, un de ses lointains homonymes était Michel Montaigne ?)

Voilà un auteur qui me fait regretter, à chaque texte, le peu de temps dont je dispose pour la lecture et la recherche, la recherche gratuite et sans consigne, au fil du bouquinage, celle-là même qui fait que l’on peut parler d’un ministre et médecin arabe du onzième siècle sans un gramme de didactisme. Et avec tant de naturel qu’on se demande, dans « Le Traité des oiseaux », où finit la citation et où commence la fiction. Car al’ Montagn, dans ce court texte, emploie tour à tour la narration extérieure puis la narration en je avec guillemets.

Une proposition en terminant : assoyons Arlette Cousture dans un bureau municipal à la place de Lamontagne, et mettons sa fortune à la disposition de l’écrivain afin qu’il puisse créer à loisir et nous livrer plus fréquemment des petits délices comme celui-là, ou des novellas de la même qualité. [DS]

  • Source : L'ASFFQ 1991, Le Passeur, p. 102.