À propos de cette édition

Éditeur
Médiaspaul
Titre et numéro de la série
Neubourg et Granverger - 1
Titre et numéro de la collection
Jeunesse-pop - 100
Genre
Fantastique
Longueur
Novella
Format
Livre
Pagination
172
Lieu
Montréal
Année de parution
1995
ISBN
9782894202821
Support
Papier

Résumé/Sommaire

En 1595, en Bretagne, maître Llyr est apothicaire, mais aussi alchimiste. Il fréquente les tumulus de pierres dressées pour stimuler ses visions. Accusé à tort du sacrifice d’un jeune garçon, il voit sa maison incendiée et doit fuir. Alech Davard, son apprenti, craint alors d’être soupçonné à son tour et accepte de partir en bateau avec son oncle. S’embarquant pour la Nouvelle-France, il retrouve son maître sur le navire, physiquement transformé et se donnant des allures d’homme riche. Tout au long de la traversée, un dragon des mers, visible seulement pour Alech et pour son maître, accompagne le bateau et les protège, le voyage se déroulant sans embûches avec une rapidité surprenante. Découvrant une tour noire aperçue auparavant dans ses visions, Llyr drogue alors les membres de l’équipage pour les endormir et rejoindre la tour à leur insu. Alech se demande toutefois ce qui attend le maître derrière la porte : l’au-delà ? Le monde des géants ?

Laissant Llyr derrière lui, le jeune homme revient finalement en Europe et est heureux de constater que le dragon des mers le suit toujours. Seul l’apprenti voit d’ailleurs l’animal surnaturel qui sauve le navire attaqué par un bateau de l’armée anglaise, alors que les autres ne voient qu’une vague énorme. Alech conclut qu’il ne s’agissait que d’un voyage exploratoire, annonciateur du lieu où s’accomplira son destin. Il est persuadé qu’il retournera un jour en Nouvelle-France et que sa vie ne sera jamais banale.

Commentaires

Publié dans deux différentes collections destinées aux adolescents, « Le cycle de Neubourg et Granverger » contient dix tomes auxquels s’ajoutent récits et nouvelles pour enfants ou pour adultes. La série, dont l’histoire se déroule entre 1595 et 1995 et qui connaît son dénouement avec L’Arc-en-cercle, trouve enfin son début dans ce livre. Pour le lecteur de la première heure, le récit fait la lumière sur le début de l’histoire de celui appelé à devenir le puissant sorcier Alexandre Davard, alors qu’il happe le nouveau lecteur par son ambiance à la fois historique et fantastique. D’une écriture soignée, le roman s’avère captivant en soi, bien qu’il se présente comme une introduction au cycle. Quelques pistes restent d’ailleurs en suspens et laissent présager les aventures à venir.

Nimbé d’une aura merveilleuse, presque occulte, le roman s’ancre dans le Moyen Âge et dégage une atmosphère surnaturelle. Seul tome de la série à se dérouler partiellement en Europe, il décrit la manière de vivre dans les villages et sur les bateaux au 16e siècle de manière réaliste. Il stimule aussi l’imaginaire en s’intéressant aux lieux mystérieux comme Carnac, ses dolmens et ses alignements de menhirs, et en mettant en scène des phénomènes inexplicables. Capables de visions ou de percevoir la présence de créatures surnaturelles invisibles aux gens normaux, les héros présentent d’ailleurs des capacités qui défient les lois de la physique. Hommes savants à mi-chemin entre la science et la magie, les alchimistes sont des personnages historiques tout désignés pour amalgamer les deux mondes et les unir de manière crédible à l’intérieur de cette œuvre. Le mentor du héros est donc capable de provoquer ses visions par la fréquentation de lieux qui galvanisent ses pouvoirs, mais connaît aussi les herbes et leurs pouvoirs et transmet ses connaissances à son apprenti qu’il constate doué de capacités magiques.

Alech se voit transformé par cette aventure qui le fait évoluer autant par la difficulté physique et mentale que représente un voyage transatlantique, que par le développement de ses pouvoirs que permet le périple. Avec le départ de son maître qui franchit la porte de la tour noire pour gagner un monde inconnu, il est livré à lui-même et gagne en autonomie et en maturité. La confiance que lui accorde son maître et sa constatation de la présence du dragon des mers à ses côtés le confortent dans sa conviction de posséder des pouvoirs.

Plongée efficace dans ce monde doué d’une touche de surnaturel et décrit d’une plume fluide et évocatrice, le roman constitue une introduction de choix au cycle de Neubourg et Granverger. [SD]

  • Source : L'ASFFQ 1995, Alire, p. 170-172.

Prix et mentions

Grand Prix de la science-fiction et du fantastique québécois 1996

Références

  • Cadot, Richard, Lurelu, vol. 18, n˚ 2, p. 27-28.
  • Champetier, Joël, Solaris 117, p. 38.
  • Desroches, Gisèle, Le Devoir, 07/08-10-1995, p. D 7.
  • Dionne, Michèle, Québec français 100, p. 122.
  • Dupuis, Simon, Solaris 116, p. 41.
  • Martin, Christian, Temps Tôt 38, p. 55.
  • Sarfati, Sonia, La Presse, 29-10-1995, p. B6.
  • Trudel, Jean-Louis, KWS 19, p. 21-24.