À propos de cette édition

Langue
Français
Éditeur
Pierre Tisseyre
Titre et numéro de la collection
Papillon - 12
Genre
Science-fiction
Longueur
Novelette
Format
Livre
Pagination
125
Lieu
Montréal
Année de parution
1990
ISBN
9782890513907
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Hélène, dans les Laurentides avec son père amateur de pêche, assiste seule à l’arrivée d’un petit vaisseau spatial sphérique. L’extraterrestre qui en sort, Igor, parle français et semble irrité de trouver la planète en si bon état. À la demande d’Hélène, il l’emmène faire un tour en orbite, pour lui donner un cours de géographie et d’écologie : désertification, déboisement des forêts tropicales, pollution marine et fluviale, etc.

Mais tout ce qu’il voit tracasse Igor. C’est seulement à la fin, lorsqu’il traduit pour Hélène les documents accompagnant ses cartes géographiques, que l’erreur devient évidente : il devait visiter la Terre de l’an 2050, il s’est trompé de soixante ans.

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Commentaires

Tu peux compter sur moi a le triste privilège d’être parmi les dix seuls livres québécois pour jeunes (sur 120) à avoir été écartés de la sélection 1990 de Communication-Jeunesse (un organisme qui fait la promotion du livre québécois pour jeunes). Un des motifs : le roman était un documentaire déguisé.

Le petit livre est pourtant fort bien écrit, comme tout ce que produit Jean-François Somain. Seulement voilà, c’est juste, Tu peux compter sur moi est vraiment trop didactique. Que ce soit la leçon sur la couche d’ozone et les CFC, celle sur les baleines et la surpêche, celle sur la pollution urbaine et l’effet de serre ou celle sur les pluies acides, aucune n’est soutenue ou portée par une intrigue digne de ce nom. Le récit est uniquement un prétexte à un cours d’écologie et de conscientisation planétaire – intentions méritoires en soi, mais si on veut employer la fiction à de telles fins, il faut le faire de manière plus subtile.

Ici, le thème même du récit est l’apprentissage et, pour lui préparer le terrain, Hélène s’avère une fillette singulièrement ignorante des maux de notre siècle, par rapport à la moyenne des enfants de dix ans dans la “vraie vie”. Le narrateur et les deux personnages ramènent constamment les mots suivants : étudier, apprendre, découvrir, se souvenir, prendre conscience. Rien que de très louable, encore une fois, mais pour ça il y a les manuels scolaires et les documentaires, où des phrases comme les suivantes seraient plus à leur place : «...une grande source de méthane, ce qui n’est pas très bon. Quant aux engrais, ils finissent par produire des oxydes nitreux. Et voilà pour les gaz de serre ! Sans oublier les CFC, dont nous avons déjà parlé. » (p. 93-94).

Un autre leitmotiv, plus irritant celui-là : Igor avait prévu arriver sur une Terre déjà morte ou presque et, contrarié, il se plaint constamment de son erreur de navigation temporelle. Pas juste une fois, pas juste cinq fois… S’il ne le répète pas trente fois (et pas toujours en des formulations différentes), je veux bien transcrire le roman à la main. Même le jeune lecteur le plus lent aura compris, au bout de dix répétitions, ce que l’auteur explique à la fin, à savoir qu’Igor prévoyait arriver à une date ultérieure, où la Terre serait encore plus dévastée qu’en cette fin de millénaire. Ça ne fait pas une puissante intrigue de roman, ça. [DS]

  • Source : L'ASFFQ 1990, Le Passeur, p. 184-185.

Références

  • Anonyme, Vie pédagogique 72, p. 23.
  • St-Aubin, Diane, Lurelu, vol. 14, n˚ 1, p. 19.